Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
AstraZeneca : encore loin de vacciner à tour de bras
Le sérum suédois-britannique est le seul disponible en pharmacie pour le moment. Pour autant, les professionnels doivent chasser les doutes. Reportage dans des officines à Fréjus et St-Raphaël.
Depuis lundi, les personnes de plus de 55 ans sans signe de comorbidités sont éligibles à la vaccination en pharmacie. C’est ainsi, et par un heureux coup de chance, que Liliane Ratel a pu être piquée dès la première matinée, à la pharmacie centrale de Saint-Raphaël. « Mon mari est venu chercher ses médicaments, il a demandé au cas où et il y avait des doses disponibles, donc je suis venue dans la foulée », détaille-telle. Et au moment de se faire piquer, cette Varoise n’a pas eu d’état d’âmes quant aux polémiques qui entourent l’AstraZeneca «Ilyena sur tous si l’on part de ce principe. Il y a suffisamment de vaccinés pour se dire que le bénéfice est bien plus grand… »
Michel Jeanjean, docteur en pharmacie qui vient de procéder à l’injection, embraie : « Les chiffres révèlent qu’il y a une chance sur 100 000 d’avoir des thromboses comme effet secondaire. C’est 45 fois plus élevé pour les personnes qui prennent une pilule contraceptive et il y a 20 fois plus de risques de faire une phlébite en avion, schématise-t-il. La population de Fréjus et Saint-Raphaël c’est 85 000 habitants, si tout le monde était vacciné, ça ne ferait même pas un cas pour tous ces gens ».
« On a réussi à sauver les doses »
Le travail pédagogique auprès des patients est important. «La confiance a vite été perdue, concède François Richez, pharmacie à Fréjus.
Heureusement, on a toujours réussi à sauver les doses après les désistements. Dans la globalité, la demande est assez grande. »
Et les livraisons sont faibles à en croire Pascale Spagnoli, gérante d’une enseigne à Fréjus-Plage, pas livrée cette semaine. « Même si j’ai peu de demande, à tort, pour Astrazeneca, cette semaine je ne pourrai pas les honorer », déplore-t-elle. Chaque responsable ne peut commander que deux flacons par semaine, soit entre 20 et 24 doses. Autre inquiétude à l’approche de l’été : même si les deux rendezvous sont fixés en amont de la première vaccination, il est, sur demande et selon les disponibilités, possible de recevoir la seconde dose dans une autre officine. Avec le délai de douze semaines, les piqués du moment la recevront à partir de mi-juin. Certains professionnels, prévoyant l’arrivée estivale de vacanciers, espèrent que cette donnée sera prise en compte lors de la répartition.