Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Nouveaux locaux pour le Secours populaire
La structure a déménagé du Bd Maréchal-Joffre. En attendant de réhabiliter un local municipal rue des Minimes, elle a transformé son espace de stockage de 280 m2 place des Augustins.
Le local accuse son âge. Les murs sont décrépis, un béton nu fait office de sol, mais l’enthousiasme du président du Secours populaire contraste avec l’austérité des lieux. D’ici juillet, la structure envisage d’ouvrir ses portes au 7, rue des Minimes, à deux pas de son local de stockage. Lequel vient totalement d’être réorganisé pour accueillir temporairement le matériel du boulevard Maréchal-Joffre, dont le bâtiment, jusqu’à présent loué, vient d’être rendu à son propriétaire.
Du Maréchal-Joffre à la rue des Minimes
« C’est une sacrée économie : 2 000 euros par mois. Elle devenait indispensable, vitale », avoue Claude Roux, président du Secours populaire.
Une bonne nouvelle pour la structure, qui va pouvoir réinjecter le montant du loyer dans l’aide, puisque le nouveau bâtiment appartient à la Ville. Un local gratuit, mais qui a tout de même un coût, tant il y a à faire pour rendre l’endroit viable.
Des travaux à la charge du Secours populaire et qui nécessiteront, pour la plupart, l’intervention d’entreprises spécialisées. « Pour fonctionner correctement, il va falloir investir entre 70 000 et 75 000 euros », concède Claude Roux.
« Des travaux comme la pose du carrelage ou la peinture pourront être faits par les bénévoles. Mais, pour le reste, nous multiplions les devis pour faire baisser la facture.
D’ailleurs, toutes les bonnes volontés, tous les corps de métier, sont les bienvenus pour contribuer à cette réhabilitation. »
Incertitude sur laplace des Augustins
Toutefois, la situation reste tendue. Si la structure a enfin trouvé de nouveaux murs pour accueillir et répondre aux besoins de ses bénéficiaires, elle pourrait sans doute, à long terme, être à nouveau confrontée à un problème d’espace. En effet, il se murmure que la municipalité envisage une réhabilitation de la place des Augustins, qui la conduirait à l’acquisition d’immeubles, dont certainement le numéro 5 bis, actuel local de stockage de la structure (1). Une vaste opération qui ne permet pas d’envisager l’avenir sereinement. Difficile à imaginer pour les bénévoles tant, en termes de logistique, la proximité des deux sites – rue des Minimes et place des Augustins – est aujourd’hui idéale.
En attendant, le président préfère se consacrer à la sortie de crise sanitaire, au retour d’activités jusqu’à présent à l’arrêt en raison des mesures de distanciation. Car, dans ces murs, outre une aide alimentaire et vestimentaire, les bénéficiaires trouvent une oreille attentive à leurs problèmes.
Ils viennent de tous les horizons. Français, étrangers, femmes avec enfants, retraités, jeunes, les personnes en difficulté sont nombreuses à Draguignan comme en Dracénie et dans le Haut Var.
« Nous les accueillons, pour leur accorder une attention qu’ils n’ont pas depuis quelque temps. Nous remplissons ainsi une fonction sociale », souligne Claude Roux qui indique que, depuis le nouveau confinement, ce lien se fait uniquement à distance. Et « ce n’est pas la même chose ».
Revenir rapidement à l’accueil présentiel
« Même si le visage est en partie caché par un masque, les bénévoles arrivent à lire certaines choses dans les yeux des personnes. Ce qu’on n’entend pas au téléphone. Ce contact en présentiel reste important, déterminant. Nous souhaitons revenir vers une réception des bénéficiaires dès que possible en installant des protections transparentes. »
Autre difficulté, et non des moindres, l’absence, depuis un an, de braderie, d’événement comme les grands repas préparés au lycée Jean-Moulin ou les actions menées dans le cadre de leurs études par les étudiants de l’IUT Gea. Des recettes qui permettaient de renflouer les caisses du Secours populaire.
« Le Secours populaire veut vivre de ses activités », ajoute Claude Roux qui, en un an, a vu près d’un millier de nouvelles familles pousser la porte de la structure. Des bénéficiaires, victimes collatérales de la crise, qui face à une perte de revenus, ont vu leur vie basculer. 1. Actuellement, le Secours populaire loue cet espace de 280 m2 à un particulier.