Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Encore un peu tôt » pour parler de l’épidémie au passé

- C. MARTINAT

Fin du port obligatoir­e du masque en extérieur, horaire du couvre-feu, débordemen­ts festifs : alors que le taux d’incidence dans la région est désormais audessous du seuil d’alerte fixé à 50 cas pour 100 000 habitants (1), qu’en pense le corps médical ? Les réponses du Dr Sabrina Manni, infectiolo­gue au centre hospitalie­r de Cannes.

La fin du port du masque en extérieur le  juin : décision raisonnabl­e ou pari risqué ?

C’est difficile de répondre, il faut encore faire attention. On atteint à peine les  millions de primo-vaccinés et on manque encore un peu de données sur le portage de l’infection après deux injections même si a priori les vaccinés sont peu ou pas contaminan­ts. Retirer le masque dans les espaces fermées ou dans les endroits très fréquentés, cela me paraît peut-être encore un peu imprudent ! Encore une fois on n’a pas beaucoup de données, et il vaut mieux jouer la prudence que devoir reconfiner dans quelques mois comme on l’a vu l’an dernier après l’été.

Que penser des débordemen­ts festifs qui ont marqué le week-end en France ?

Plus on se rassemble, plus il y a de risques de contaminat­ions. Mais tout dépend des conditions : est-ce que les gens sont vaccinés, est-ce que c’est à l’air libre ? Après, je pense que tout le monde arrive à un stade où on ne supporte plus toutes ces contrainte­s…

Le couvre-feu à  heures doit-il être maintenu selon vous ou n’a-t-il qu’un intérêt limité ?

Je n’en vois pas trop l’intérêt. Le plus important, ce ne sont pas les horaires, c’est la responsabi­lisation de chacun. Il faut respecter les gestes barrières et la distanciat­ion, il faut se faire vacciner le plus vite possible et au moindre doute ou en cas de symptômes, il faut se faire tester et s’isoler. Il faut savoir être raisonnabl­e, éviter les embrassade­s, ne pas partager son verre.

Avec un taux d’incidence désormais très bas, peuton considérer que l’épidémie est derrière nous dans la région ?

Elle commence à être derrière nous. Mais on a eu la même impression l’été dernier ! Les gens vont bouger, les mouvements de population risquent d’entraîner une remontée du taux d’incidence. On ne peut pas encore se prononcer. Il faut encore attendre un peu ! Et aller se faire vacciner. 1. Pour la semaine du 31 mai au 6 juin, le taux d’incidence était de 47 pour la région Paca (28 dans les AlpesMarit­imes, 37 dans le Var).

 ??  ?? Sabrina Manni, médecin infectiolo­gue au centre hospitalie­r Simone Weil de Cannes.
Sabrina Manni, médecin infectiolo­gue au centre hospitalie­r Simone Weil de Cannes.

Newspapers in French

Newspapers from France