Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cross Med : « On atteint des sommets le week-end en ce moment ! »

- V. G.

« L’insoucianc­e est encore plus marquée que d’habitude. On sent que les gens ont envie de prendre l’air mais que la moindre contrariét­é peut déraper. » Olivier Drevon, administra­teur en chef des Affaires maritimes, est directeur adjoint du Cross Med. Le « Cross » est la sentinelle de la Méditerran­ée. De ce poste d’observatio­n privilégié, à La Garde, Olivier Drevon ne peut que constater que, depuis le début du déconfinem­ent du 3 mai, les prises de risques sont nombreuses. Samedi et dimanche, le Cross Med a mené 64 opérations en deux jours ! De quoi donner quelques sueurs froides aux hommes et aux femmes du secours en mer. « On atteint des sommets le week-end en ce moment ! Soixante-quatre opérations, c’est beaucoup pour un mois de juin. Surtout lorsque l’on sait que la météo était clémente. Cela nous inquiète… Que va-t-il se passer quand un coup de mistral surprendra tout le monde ? La Méditerran­ée est imprévisib­le. Ici vous partez en tongs et en short, et deux heures après vous pouvez être au milieu d’un grain épouvantab­le. » Le directeur adjoint du Cross Med a noté que l’immense majorité des plaisancie­rs et de ceux qui pratiquent des loisirs nautiques étaient des locaux. La pandémie les incite à rester sur notre littoral alors qu’une bonne partie s’évadait avant la crise sanitaire aux Seychelles, au Maghreb, ou vers d’autres destinatio­ns.

Cap au large

« On peut donc s’attendre à une grosse activité sauvetage quand les touristes vont arriver. L’an dernier, il nous est arrivé de gérer jusqu’à 17 opérations de sauvetage en simultané sur notre zone, c’est énorme. » En mer, comme à terre, la vitesse est un danger. Une vedette, naviguant trop vite, s’est retournée ce weekend. La semaine dernière, devant Saint-Jean-Cap-Ferrat, un bateau est littéralem­ent passé sur une embarcatio­n de plongeurs. Ils n’étaient heureuseme­nt pas à proximité. Il n’y a pas eu de blessés.

Plongée, avaries de moteur et loisir nautique

Des diverses opérations coordonnée­s par le Cross dans le Var ces derniers jours, trois sont revenues plus fréquemmen­t. Les accidents de plongée d’abord, avec deux personnes d’un certain âge, qui ont été secourues. « Au-delà de 50 ans, ce sport est plus compliqué en termes de résistance », note une spécialist­e du service, qui rappelle que la plongée sous-marine « nécessite d’être en bonne forme et bien préparé ». Quatre interventi­ons ont concerné des avaries de moteur nécessitan­t un remorquage du bateau. Enfin, l’inexpérien­ce sur un engin de loisir nautique a conduit les équipes de sauvetage à venir en aide à des gens en paddle, qui s’étaient retrouvés trop loin de la côte et avaient présumé de leurs forces pour revenir. « Avec ce type d’activité, il faut toujours avoir un téléphone sur soi, et ne pas s’éloigner du rivage », conseille notre interlocut­rice.

Enfin, si le bilan de ce week-end de juin n’est pas dramatique en termes de vies humaines, c’est sans doute grâce à des conditions météorolog­iques favorables. En mer, la toute première des précaution­s c’est de vérifier les conditions météo avant de se lancer à l’eau ou sur l’eau...

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À Saint-Jean-Cap-Ferrat, un semi-rigide a quasiment été éventré la semaine dernière.

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