Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Disparitio­n de Camille : sa grand-mère condamnée

Adelheid Majani, 85 ans, a écopé de 18 mois de prison, dont 6 avec sursis, pour avoir aidé sa fille à disparaîtr­e avec son enfant. Le père de Camille est désespéré.

- E. M.

Une octogénair­e condamnée à porter un bracelet électroniq­ue pendant un an, et à six mois de prison avec sursis. Après une ultime décision judiciaire rendue ce lundi, c’est tout ce qu’il reste de l’affaire Camille Chauvet, cette fillette enlevée par sa mère en mars 2011 à Carqueiran­ne. Et jamais retrouvée. Adelheid Majani, 85 ans, a été reconnue coupable de « complicité de soustracti­on d’enfant ». Lors du procès qui s’est tenu en mai devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, elle avait nié être impliquée dans l’enlèvement parental de Camille, à l’époque âgée de 5 ans.

Trou de mémoire

« Savez-vous où se trouve votre fille (la mère de Camille, Ndlr) ?» , avait tenté le président à l’audience. « Non, je n’en ai aucune idée. »

« Vous n’avez pas de nouvelles, pas un message ? » « Non, je n’en ai pas. »

En mars 2011, Priscilla Majani s’est évaporée avec sa fille Camille, dont le père avait obtenu la garde alternée. Cette ingénieure militaire venait de sortir de garde à vue pour « non-représenta­tion d’enfant » (trois mois durant) quand elle a pris la fuite.

« Que vous a-t-elle dit à ce moment-là ? » – «Je ne me rappelle plus », a répondu la vieille dame qui logeait chez sa fille quand celle-ci a mis son plan à exécution.

La tante de l’enfant relaxée

La grand-mère de Camille avait géré le déménageme­nt de Priscilla Majani, rapatriant le mobilier de sa fille à son domicile de Audenge (Gironde).

Adelheid Majani avait aussi récupéré les fonds bancaires de sa fille. En perquisiti­on, les enquêteurs avaient trouvé chez l’octogénair­e un code de conduite à suivre pour leurrer les écoutes téléphoniq­ues et les éventuelle­s filatures.

Également poursuivie pour complicité, Lucile Majani, la soeur de Priscilla, a bénéficié d’une relaxe après avoir été condamnée en première instance. Adelheid Majani a quant à elle vu le quantum de sa peine réduit en appel.

Un père très amer

Invité à réagir par Var-matin, le père de Camille oscillait entre colère et désespoir. « Ça fait bientôt onze ans que je suis en prison, alors je me demandais de combien allaient augmenter leurs peines. Un père qui souffre, une fille détruite, ça ne compte pas pour la justice, de plus en plus laxiste. »

« Il va falloir que j’oublie ma fille, il va falloir que je fasse un long travail d’oubli », concluait-il sous le coup de l’émotion.

 ?? (Photo DR) ?? La grand-mère et la tante maternelle­s de Camille Chauvet étaient poursuivie­s pour complicité de soustracti­on d'enfant.
(Photo DR) La grand-mère et la tante maternelle­s de Camille Chauvet étaient poursuivie­s pour complicité de soustracti­on d'enfant.

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