Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Un homme de la mêlée» à la tête des armées
Le général Thierry Burkhard remplacera au mois de juillet le général Lecointre à la tête de l’état-major des armées.
Les téléspectateurs se souviennent peut-être encore de son visage. Au début des années 2010, un peu comme l’apparition du juge François Molins dans la petite lucarne était synonyme d’attentat islamiste, le général Thierry Burkhard, alors porte-parole de l’État-major des Armées, était celui qui annonçait dans les journaux télévisés la mort des soldats français tués en opérations extérieures.
Plus de dix ans plus tard, ayant troqué entre-temps ses cinq galons pour autant d’étoiles, le général Thierry Burkhard, actuel chef d’étatmajor de l’armée de Terre, est le futur chef d’état-major des Armées. En juillet prochain, il doit succéder au général François Lecointre. Rendue publique ce dimanche 13 juin dans un communiqué du ministère des Armées, cette annonce a été bien accueillie par ceux qui suivent de près les affaires militaires.
Virage stratégique majeur
« Il est brillant. Il s’est tout de suite révélé après avoir pris la succession du général Jean-Pierre Bosser à la tête de l’armée de terre », peuton lire dans le journal La Croix qui cite Cédric Perrin, sénateur Les Républicains du Territoire de Belfort, département de naissance de l’officier général.
Élu dans la 5e circonscription du Var, le député Modem Philippe MichelKleisbauer (Modem) est lui aussi satisfait. « C’est très bien qu’on ait nommé un homme de la mêlée. Un officier aux états de service impeccables, qui a été au contact, au feu », déclare le parlementaire qui a l’habitude de rencontrer le général Burkhard en commission de défense.
Et de fait, Thierry Burkhard connaît bien le terrain. Au gré d’une déjà longue carrière, ce légionnaire de 57 ans a été projeté en Irak, en Ex-Yougoslavie, au Tchad, au Gabon, en Côte d’Ivoire ou encore en Afghanistan. À l’heure où la menace d’un retour à des conflits de haute intensité n’est plus écartée par les officiers généraux, cette expérience du feu, encore enrichie par son poste de commandant du Centre de planification et de conduite des opérations en 2017-2018, est un atout indéniable pour le général Thierry Burkhard, qui s’apprête à faire prendre aux armées françaises « un virage stratégique majeur ».