Un virage européen en Clio pour le Fayençois Franceschi

Choisi par Renault, Jean-Baptiste Franceschi part à la conquête du titre ERC3 Junior avec la nouvelle Clio Rally4. Une arme que le Fayençois va dégainer ce week-end au Rallye de Pologne.

Jean-Baptiste, quand avez-vous compris que l’expérience abrégée l’an passé en championnat de France avec Citroën Racing ne durerait pas une saison de plus ?

Au départ, en fait, on devait redémarrer avec la C R. Sans les reports provoqués par la crise sanitaire il y a trois-quatre mois, je pense que nous aurions participé au Rallye du Touquet. Et puis, courant avril, est arrivée cette proposition très intéressante de Renault. Disputer huit manches de l’ERC au volant de la nouvelle Clio Rally, c’est une opportunité qu’il faut saisir. D’autant que je n’avais alors aucune certitude de disputer la totalité du championnat de France. Citroën Racing ayant réduit son soutien, seules les trois premières courses étaient garanties. La suite dépendait d’un gros complément de budget qui nous incombait.

C’est uniquement le critère financier qui a fait pencher la balance ?

Non. L’avenir, les perspectives, sont aussi entrées en ligne de compte. D’un côté, en imaginant que toutes les planètes s’alignent et que l’on coiffe la couronne devant Yoann Bonato, quelle sera la suite ?

Un titre de champion de France n’ouvre aucune porte. Là, en revanche, nous visons la catégorie ERC Junior qui propose une belle carotte. Le lauréat gagnera en effet un programme  avec la nouvelle Ford Fiesta Rally récemment développée par le team M-Sport. De quoi réenclencher le mode  roues motrices pour nous.

Quelles sont les attentes de Renault vous concernant ?

Notre mission consiste à montrer le potentiel de la Clio Rally hors de l’Hexagone. L’auto est engagée par l’équipe Toksport WRT. Une structure allemande qui évolue sur plusieurs fronts, en rallye (entre autres avec le Norvégien Andreas Mikkelsen en WRC, ndlr) et en circuit (principalement en catégorie GT) .Onva débuter sur terre, en Pologne puis en Lettonie (Liepaja, du er au  juillet, ndlr). L’asphalte figure également au menu puisqu’il y a quatre étapes sur chaque surface.

«J’aihâtedela prendre en main »

Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience en ERC il y a deux ans dans le baquet d’une Fiesta RT ?

Que du positif. Terrains de jeu superbes, plateaux étoffés, ambiance agréable... Et puis les trois manches que j’avais disputées, en Espagne

(Islas Canarias), Lettonie République tchèque

(Barum) figurent au calendrier . Donc on ne plongera pas partout dans l’inconnu.

Avez-vous déjà fait connaissance avec la dernière née des Clio ?

Pas du tout ! Le team l’a reçue très tard, alors je vais entrer direct dans le vif du sujet. Une journée d’essais est prévue mercredi (demain), en Pologne, juste avant le départ. L’auto a fait forte impression dès ses deux premières apparitions en France, au Touquet et au Vosges-Grand Est (l’Azuréen Anthony Fotia, lauréat du Clio Trophy France , a fini e du scratch et er des  roues motrices, samedi à Gerardmer). Normal car Renault a confié son développement à des pointures : Stéphane Sarrazin, Manu Guigou et Bryan Bouffier. J’ai hâte de la prendre en main et de l’adapter à mon style de pilotage.

Parmi vos rivaux directs dans la classe RC figure un certain Mathieu Franceschi...

Oui, on va se retrouver face à face, mon frère et moi. Mais lui ne concourt pas en ERC Junior parce que sa Peugeot  Rally est chaussée de pneus

Michelin et non Pirelli. Pour l’instant, les repas de famille se passent bien... (Rires)

Qui succède à Florian Haut Labourdette dans le baquet de droite ?

Arnaud Dunand,  ans. Sans le connaître, j’avais entendu beaucoup de commentaires positifs sur lui. Il a d’ailleurs gagné la sélection Rallye Jeunes des copilotes il y a deux ans. On s’est entraîné sur la prise de notes. Ça va, le courant passe bien. Perdre mon pote Florian, bien sûr, ce n’est pas évident. Dans l’auto, on se comprenait sans se parler. Bon, il a eu raison d’accepter l’offre de Pierre-Louis Loubet. En WRC, les places sont rares. C’est une chance énorme. Une aventure à vivre.

Y a-t-il quand même une possibilité de vous voir rouler en France ?

J’espère... Entre deux voyages à l’étranger, j’aimerais reprendre le volant d’une  roues motrices. Le plan, ce serait une manche terre, les Cardabelles, et une manche asphalte, l’Antibes ou le Var. On y réfléchit.

Jean-Baptiste Franceschi et la Clio Rally : nouveau départ imminent !