Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À 27 ans, il lance sa marque de vêtements
Après une carrière de mannequin, Mathieu Assez, Dracénois de 27 ans, lance Colorblock, une marque de vêtements haut de gamme et originale, dont le style avait inspiré Yves Saint Laurent.
C’est un style vestimentaire. Une mode. Tendance. Le colorblock. Mathieu Assez -
« Oui, Assez, comme ça suffit ! » - ne l’a pas inventé. Rendons au couturier Yves Saint Laurent ce qui appartient désormais à ce jeune dracénois de 27 ans, propriétaire de la marque Colorblock, déposée à l’INPI1.
Cet ancien footballeur amateur (Sporting-club de Draguignan, Etoile sportive fréjusienne puis Fréjus/Saint-Raphaël), ne fait pas qu’exploiter le nom.
Il crée, conçoit, développe. Et vient de lancer sa ligne de vêtements, facilement reconnaissable, à base de couleurs flashy. C’est ça, la touche colorblock ! Un style ultra-original, qui ne ressemble à aucun autre : « Quand on voit quelqu’un porter un T.– shirt ou un sweat-shirt de la marque, on s’en souvient. Il n’y a pas deux personnes qui ont le même ! »
Dans les catalogues puis dans les défilés
Mathieu baigne dans la mode depuis qu’il a 2 ans. Enfin, c’est sa maman, Corinne, qui lui plonge la tête dedans ! « Elle a envoyé des photos à des agences de mannequinat. »
Et ça marche ! Jusqu’à l’adolescence, il est en photo dans les catalogues. Il met ensuite cette activité entre parenthèses pour se consacrer au football et à son bac, qu’il obtient au lycée Jean Moulin. Mais le hasard frappe à la porte : « Je venais de me blesser au foot (ligaments croisés du genou) et, alors que j’étais en rééducation à SaintRaphaël, j’ai été enrôlé par le designer italien Giambattista Vialli pour un défilé Moncler à Paris. Tout est parti de là ! »
Dans la foulée, Mathieu signe des contrats pour des agences du monde entier, dont certaines connues à New York, « jusqu’au jour où j’en ai eu marre de porter les fringues des autres ! »
Un terme inventé par Yves Saint Laurent
À 25 ans, il lance une première marque, en Italie, mais des problèmes juridiques l’empêchent de mener son projet comme il le souhaite : « Cette marque, qui reprenait mes initiales, existe toujours, malheureusement, elle ne m’appartient plus, parce que j’avais signé des contrats avec des fonds d’investissement. J’ai abandonné ce projet. »
Mathieu ne fait pas deux fois la même erreur. Pour Colorblock ,il est seul. Seul et bien entouré : «Ma mère, ma soeur, ma petite amie, ma famille, sont là pour donner leur avis, sauf qu’à la fin, c’est moi qui tranche ! »
Et dans le vif, comme les couleurs
(vives) et dynamiques de son logo,
jaune, rouge, bleu et vert. «Lecolorblock est une association de couleurs, de blocs de couleurs et de formes géométriques ; il utilise toutes les couleurs et toutes les nuances de couleurs. Le terme a été inventé par Yves Saint Laurent en 1960. Certains se sont inspirés du style colorblock qui n’avait jamais été défini comme une marque officielle à part entière. »
Aujourd’hui, Colorblock est une jeune entreprise française, installée
à Draguignan, qui possède un site web simple, flashy et épuré (colorblockclothing.fr) et qui fabrique des vêtements «en Turquie. J’aimerais bien fabriquer en France, mais c’est trop cher... pour l’instant. Après, je fais de la qualité : c’est 100 % coton, avec des épaisseurs de 350 g pour un pull, au lieu de 300 ou 330, et 250 g pour les T.– shirts, contre 200 ou 220. »
Flashy, gaie, positive
Mathieu, qui qualifie Colorblock de marque originale, gaie, positive, nouvelle et différente, discute avec des magasins à Marseille, à Draguignan aussi, afin qu’elle soit distribuée et commercialisée : « C’est un projet à long terme. Là, j’ai l’ambition de créer quatre collections avec les quatre couleurs du logo, qui seront déclinées. Il y a beaucoup de perspectives. J’ai appris le métier de designer sur le terrain au travers de nombreuses rencontres, de nombreux voyages (plus d’une centaine de pays traversés) ».
Si Marseille et New York reviennent souvent dans la bouche du jeune entrepreneur qui a façonné la marque à son image, ce n’est pas un hasard, même si Draguignan reste sa ville de coeur, « celle où règnent simplicité et liberté, où l’on ne se prend pas la tête », et la France le plus beau pays du
monde. « Oui, et à Marseille, on aime les nouvelles marques et on leur donne leur chance, on aime la nouveauté et l’originalité. Quant à New York, j’y ai beaucoup travaillé. C’est là-bas que j’ai failli lancer le projet, car j’y habitais juste avant la Covid-19. »
1. Institut national de la propriété industrielle.