Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un jeune père secoue son bébé, il évite la prison ferme

- C. L. V. W.

Une erreur de manipulati­on dans un camping de la Badine à Giens, à Hyères, a provoqué hier en début d’après-midi un épandage d’environ  litres de fioul domestique dans un sous-sol. Des litres qui ont ensuite été renvoyés dans le pluvial par les pompes de relevage entraînant une gêne olfactive et une pollution. Ce pluvial se déversant lui-même dans un cours d’eau, et afin d’endiguer toute pollution du milieu naturel, les sapeurspom­piers dont deux spécialist­es en dépollutio­n ont été envoyés sur les lieux pour poser des boudins absorbants hydrophobe­s (qui retiennent les hydrocarbu­res mais pas l’eau). Une entreprise spécialisé­e pour dépolluer le cours d’eau et éliminer les boudins souillés selon une filière normalisée a été dépêchée sur place.

Un ex-conjoint violent à La Seyne incarcéré

Poursuivi pour des violences sur son excompagne, un homme âgédeansaété condamné par le tribunal correction­nel de Toulon à six mois de prison ferme. Jugé selon le mode la comparutio­n immédiate ce mercredi, ce ressortiss­ant russe en situation irrégulièr­e a été incarcéré dans la foulée. «Quand il ne boit pas il est gentil, mais il boit presque tous les jours» ,a témoigné l’un des enfants du couple logé à La Seyne et séparé depuis peu. «À chaque fois, mon frère, ma soeur et moi avons très peur...» Lors des faits, le prévenu avait projeté la victime au sol. Trois jours d’ITT lui ont été délivrés.

La tête basse, le mot rare, Julien G. reconnaît les faits horribles pour lesquels il est poursuivi par le tribunal correction­nel de Draguignan. Sans pour autant réussir à les expliquer. « Oui, c’est moi qui a fait tout ça... Je dormais très peu à l’époque, trois ou quatre heures par nuit. Je pensais être prêt à m’occuper d’un nourrisson. Ce n’était pas le cas...»

Dylan (1), né le 12 avril 2017, n’a que quelques semaines quand les maltraitan­ces commencent. Julien G., 22 ans à l’époque, en a reconnu cinq, dont deux plus violentes que les autres entre le 10 mai et le 2 juin. À chaque fois, ces épisodes se déroulaien­t quand sa compagne, Mélanie

(1), était absente de leur appartemen­t à Brignoles. « C’était involontai­re,

avance le père. Ce n’était pas dans le but de faire mal, mais de le calmer. Je n’en pouvais plus...» – « Mais monsieur, frapper un enfant ne le fait pas taire, bien au contraire. S’il pleure, ce n’est pas pour vous embêter ! » s’exclame la présidente Géraldine Garcia. – « J’ai bien compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez moi. Je ne me le pardonnera­i jamais. »

Constatant depuis quelque temps que le nourrisson présentait des ecchymoses, Mélanie avait fait appel à la protection maternelle et infantile (PMI) et emmené son fils chez le pédiatre. Celui-ci avait demandé une analyse sanguine qui avait relevé une carence en fer. Mais personne ne se doutait du calvaire que vivait l’enfant...

Hématome sous-dural

Un calvaire qui atteint son paroxysme le 2 juin. Ce jour-là, Dylan vomit et pleure plus que d’habitude. Julien ne le supporte pas et frappe violemment le nourrisson au front puis le secoue, provoquant entre autres un hématome sous-dural et un tassement des vertèbres. Quelques heures plus tard, les grands-parents vont s’apercevoir de l’état anormal de Dylan, « tout blanc » et qui enchaîne les périodes d’endormisse­ment et de vomissemen­t. Les secours sont appelés et Dylan termine la journée en réanimatio­n à l’hôpital de La Timone, à Marseille. Ils constatero­nt également des ecchymoses sur les testicules, tristes souvenirs de coups donnés le 31 mai... C’est à ce moment-là que sa mère apprend les violences commises par son compagnon. « Il ne m’avait rien dit, même sur le chemin pour aller à l’hôpital...» La prise en charge des médecins permet d’éviter le pire pour Dylan, mais il est placé le temps de l’enquête en famille d’accueil, au grand désarroi de sa mère. Elle n’a récupéré sa garde qu’en décembre dernier. «Aujourd’hui, Dylan est âgé de 4 ans et va bien, rassure cette dernière. Les séquelles n’ont pas l’air définitive­s mais il a des problèmes de langage et de motricité fine. Il a un suivi orthophoni­que important. »

Les yeux baissés, Julien n’ose pas bouger. Quand le tribunal cherche une explicatio­n à son geste, il avance une ancienne grosse consommati­on de cannabis, arrêtée net à la naissance de Dylan, des rapports familiaux complexes et surtout « l’envie de tout contrôler ». « Je voulais prouver que j’étais capable d’assumer, surtout que Mélanie était alitée après une infection. Je faisais les nuits seuls. J’ai craqué psychologi­quement...»

« Rien ne justifie qu’on frappe un enfant »

« La fatigue n’est pas une excuse,

avance la substitut du procureur Lise Rambaux. Rien ne justifie qu’on frappe un enfant. » Le tribunal suit ses réquisitio­ns de trois ans d’emprisonne­ment dont deux de sursis probatoire avec obligation de soins. La peine ferme sera aménageabl­e sous la forme de détention à domicile sous bracelet électroniq­ue.

« Le jour où Dylan ira à votre contact, les yeux dans les yeux, ce sera la peine la plus difficile à laquelle vous devrez faire face, prévient dans une plaidoirie pleine d’humanisme le bâtonnier Philippe Barthélémy, aux intérêts de Julien G.. Cet enfant pourrat-il un jour pardonner à celui qui, à 20 ans, n’était pas prêt pour être père ? »

Depuis le 2 juin 2017, Julien G. n’a plus revu son fils.

1. Les prénoms ont été modifiés.

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(Photo DR) Le père a reconnu les faits mais ne parvient pas à expliquer pourquoi il était devenu violent avec son nourrisson.

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