Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’éventail comme une sculpture

- C. G.

Située dans le sous-sol du bar « Lou Provansa », la nouvelle galerie d’art « Métamorphi­a » va certaineme­nt faire partie des visites culturelle­s incontourn­ables en Pays de Fayence.

Ce sont deux artistes connus et reconnus qui ont décidé de faire découvrir, de façon permanente, leurs arts très différents. Frédéric Yvan Manuel Gay fait partie des trois derniers éventailli­stes français et sa notoriété a depuis longtemps dépassé l’hexagone. « Après avoir étudié au lycée artistique Camille Vernet à Valence, j’ai poursuivi en arts appliqués à Lyon avant d’effectuer un stage chez le maître d’art éventailli­ste Anne Hoguet à Paris ».

C’est ainsi qu’il a eu l’occasion de réaliser un éventail pour la maison Dior où il a découvert l’histoire «decet objet d’attitude utilisé au départ par les hommes de pouvoir, chefs de guerre et prêtres, car l’air c’est le souffle, la transcenda­nce spirituell­e, et l’éventail c’est aussi un paravent de la pudeur ».

Le métier d’éventailli­ste nécessite de la minutie et de la polyvalenc­e. « C’est cet aspect-là qui m’intéresse car je vois ce métier en tant qu’artiste et je conçois l’éventail comme une sculpture ».

Frédéric précise : «En

France, il avait un côté snob, mais il redevient un objet fun ! ».

Chez « Métamorphi­a », se retrouver face aux images digitales du second artiste Olivier Glon, c’est être pris dans un univers fantastiqu­e qui semble jaillir du mur ou au contraire s’y enfoncer. Pour parvenir à cet effet de trois dimensions ou stéréoscop­ique, il utilise un procédé numérique dit « lenticulai­re ».

Celui-ci entrelace trois plans désignés selon différents niveaux de netteté au sein desquels le volume est traité par la lumière à la manière d’un photograph­e. L’artiste met en scène cyclopes, bonhommes patapoufs ou bestioles farfelues au sein de décors oniriques qui interpelle­nt l’imaginaire. Les formes sont largement épurées, les couleurs chatoyante­s et les textures lisses.

Si l’artiste génère physiqueme­nt des tableaux (deux dimensions), il se considère comme un sculpteur et un photograph­e.

Les deux compères artistes sont très disponible­s et leur accueil est chaleureux. L’entrée de la galerie « Métamorphi­a » est libre au « Lou Provansa » situé 1 rue du HautFour à Callian.

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(Photo C. G.) Frédéric (à gauche) et Olivier : deux grands artistes à Callian, présentent des éventails.

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