Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le cri d’alarme d’une mère après l’agression de sa fille
Un mineure a été agressée par un homme à la sortie de son collège jeudi à Cagnes-sur-Mer. Selon les premiers éléments, l’individu aurait déjà été inquiété pour des faits similaires.
Ce jour-là, il est 10 h 30, quand l’ado sort de son établissement scolaire à Cagnes-sur-Mer et chemine sur le trottoir. Elle s’apprête à passer sous un pont de l’autoroute...
« Ce type est venu taper dans mes tripes. Il a touché à ma fille ! » La voix de Carine [le prénom a été modifié pour respecter l’anonymat de la maman et de sa fille], mère d’une collégienne de quinze ans, est nouée d’émotion. Jeudi, sa fille s’est faite agresser à la sortie de son collège de Cagnes-sur-Mer. Elle venait y récupérer des papiers pour l’inscription de l’année prochaine. Emplie d’une colère intérieure, la maman est révoltée de la manière dont les choses se sont passées après l’agression.
« Tu es très belle, j’aime bien ta robe »
Ce jour-là, il est donc 10 h 30, quand l’ado sort de son établissement scolaire et chemine sur le trottoir. Un coup de fil à sa mère pour faire le point, rien que de la routine. Elle doit se rendre chez son père. «Ma fille avait remarqué un homme d’une vingtaine d’années qui marchait derrière deux jeunes filles, mais sans plus. »
L’ado raccroche et mesure soudain que l’individu se trouve derrière elle et la colle, à moins d’un mètre. « Tu es très belle, j’aime bien ta robe. » Il se fait insistant. Pour autant, elle garde son sang-froid et se souvient des conseils de ses parents. Et de l’attitude à adopter en pareilles circonstances. Elle affirme qu’elle voit son père au bout de la rue, qu’elle est en train de le rejoindre. Pas de quoi, hélas, décourager l’importun qui insiste pour l’accompagner.
L’agresseur mis en fuite
Soudain, sans crier gare, l’homme se jette sur l’adolescente dans la rue HélèneBoucher. Il l’enserre parderrière, lui maîtrise les bras et la traîne sur 1,5 mètre vers un hall d’immeuble. La jeune fille, menue, ne peut résister à la force de ce colosse d’environ 1,90 m. Elle hurle. Une passante regarde mais poursuit sa route. Une autre fonce, crie et réussit à intimider l’agresseur qui prend la fuite. La suite, c’est le dépôt de plainte de Carine et de sa fille au commissariat de Cagnes. L’homme est interpellé dans la foulée.
« Il est déjà dehors »
Selon nos informations, il aurait déjà agressé des mineures dans des circonstances similaires. Mais quand la maman ressort, c’est le choc. L’agresseur quitte le commissariat en même temps qu’elle, accompagné d’une éducatrice. « On m’a dit qu’il était en foyer pour des problèmes psychiatriques. Et là, il est déjà dehors, comment estce possible ? », s’étrangle la maman.
Carine s’alarme. «Je veux que quelque chose soit fait (Photo d’illustration AFP) pour lui ! Qu’il soit admis dans un endroit où il ne puisse pas recommencer. » Le matin de l’agression, l’individu n’aurait pas rejoint le foyer où il était attendu.
Le suspect ensuite convoqué
« Faut-il qu’une mineure se fasse violer et que sa vie soit détruite pour que quelque chose soit fait ? », s’insurge la mère de famille, retournée, touchée « aux tripes »
par l’agression de sa fille.
« Qu’il soit malade, c’est une chose, admet Carine, mais alors il faut le mettre dans un espace clos. Ou que ses responsables légaux fassent quelque chose ! Comment at-il pu ressortir aussi vite ? »
Il semblerait que la qualification retenue de « violences volontaires » n’a pas entraîné d’avis au parquet. Ce que confirme la procureur de la République de Grasse, Fabienne Atzori. Laquelle, après avoir pris connaissance du dossier, et au vu des antécédents de l’agresseur, a finalement décidé samedi de le convoquer de nouveau.
« Il a semble-t-il déjà fait du mal à des jeunes filles. Tout ce que je veux, c’est que ça n’arrive plus jamais et qu’il soit pris en charge de manière efficace », insiste Carine.
Sa fille, qui n’a pas été blessée, tente de se remettre du choc psychologique de l’agression.
Grâce à l’intervention d’une passante, elle a peut-être échappé au pire.