Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le cri d’alarme d’une mère après l’agression de sa fille

Un mineure a été agressée par un homme à la sortie de son collège jeudi à Cagnes-sur-Mer. Selon les premiers éléments, l’individu aurait déjà été inquiété pour des faits similaires.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Ce jour-là, il est 10 h 30, quand l’ado sort de son établissem­ent scolaire à Cagnes-sur-Mer et chemine sur le trottoir. Elle s’apprête à passer sous un pont de l’autoroute...

« Ce type est venu taper dans mes tripes. Il a touché à ma fille ! » La voix de Carine [le prénom a été modifié pour respecter l’anonymat de la maman et de sa fille], mère d’une collégienn­e de quinze ans, est nouée d’émotion. Jeudi, sa fille s’est faite agresser à la sortie de son collège de Cagnes-sur-Mer. Elle venait y récupérer des papiers pour l’inscriptio­n de l’année prochaine. Emplie d’une colère intérieure, la maman est révoltée de la manière dont les choses se sont passées après l’agression.

« Tu es très belle, j’aime bien ta robe »

Ce jour-là, il est donc 10 h 30, quand l’ado sort de son établissem­ent scolaire et chemine sur le trottoir. Un coup de fil à sa mère pour faire le point, rien que de la routine. Elle doit se rendre chez son père. «Ma fille avait remarqué un homme d’une vingtaine d’années qui marchait derrière deux jeunes filles, mais sans plus. »

L’ado raccroche et mesure soudain que l’individu se trouve derrière elle et la colle, à moins d’un mètre. « Tu es très belle, j’aime bien ta robe. » Il se fait insistant. Pour autant, elle garde son sang-froid et se souvient des conseils de ses parents. Et de l’attitude à adopter en pareilles circonstan­ces. Elle affirme qu’elle voit son père au bout de la rue, qu’elle est en train de le rejoindre. Pas de quoi, hélas, décourager l’importun qui insiste pour l’accompagne­r.

L’agresseur mis en fuite

Soudain, sans crier gare, l’homme se jette sur l’adolescent­e dans la rue HélèneBouc­her. Il l’enserre parderrièr­e, lui maîtrise les bras et la traîne sur 1,5 mètre vers un hall d’immeuble. La jeune fille, menue, ne peut résister à la force de ce colosse d’environ 1,90 m. Elle hurle. Une passante regarde mais poursuit sa route. Une autre fonce, crie et réussit à intimider l’agresseur qui prend la fuite. La suite, c’est le dépôt de plainte de Carine et de sa fille au commissari­at de Cagnes. L’homme est interpellé dans la foulée.

« Il est déjà dehors »

Selon nos informatio­ns, il aurait déjà agressé des mineures dans des circonstan­ces similaires. Mais quand la maman ressort, c’est le choc. L’agresseur quitte le commissari­at en même temps qu’elle, accompagné d’une éducatrice. « On m’a dit qu’il était en foyer pour des problèmes psychiatri­ques. Et là, il est déjà dehors, comment estce possible ? », s’étrangle la maman.

Carine s’alarme. «Je veux que quelque chose soit fait (Photo d’illustrati­on AFP) pour lui ! Qu’il soit admis dans un endroit où il ne puisse pas recommence­r. » Le matin de l’agression, l’individu n’aurait pas rejoint le foyer où il était attendu.

Le suspect ensuite convoqué

« Faut-il qu’une mineure se fasse violer et que sa vie soit détruite pour que quelque chose soit fait ? », s’insurge la mère de famille, retournée, touchée « aux tripes »

par l’agression de sa fille.

« Qu’il soit malade, c’est une chose, admet Carine, mais alors il faut le mettre dans un espace clos. Ou que ses responsabl­es légaux fassent quelque chose ! Comment at-il pu ressortir aussi vite ? »

Il semblerait que la qualificat­ion retenue de « violences volontaire­s » n’a pas entraîné d’avis au parquet. Ce que confirme la procureur de la République de Grasse, Fabienne Atzori. Laquelle, après avoir pris connaissan­ce du dossier, et au vu des antécédent­s de l’agresseur, a finalement décidé samedi de le convoquer de nouveau.

« Il a semble-t-il déjà fait du mal à des jeunes filles. Tout ce que je veux, c’est que ça n’arrive plus jamais et qu’il soit pris en charge de manière efficace », insiste Carine.

Sa fille, qui n’a pas été blessée, tente de se remettre du choc psychologi­que de l’agression.

Grâce à l’interventi­on d’une passante, elle a peut-être échappé au pire.

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La jeune fille a échappé au pire grâce à une passante.

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