Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Marine Le Pen réélue sans surprise à la tête du RN
Jordan Bardella a quant à lui été désigné « premier vice-président » du Rassemblement national, réuni en congrès ce week-end à Perpignan.
Une victoire contre tout un système coalisé se bâtit, se construit, se conquiert et cette victoire, nous allons la chercher », a lancé hier à Perpignan la candidate à l’Élysée au millier de militants qui scandaient « Marine présidente ».
« Nous ne reviendrons pas au Front national », a-t-elle affirmé en souhaitant continuer à « ouvrir » son parti à d’autres forces politiques, derrière un pupitre où était écrit « s’unir pour la France ».
Personnalités d’ouverture
Réélue pour un quatrième mandat avec 98 % des voix, Marine Le Pen a aussi assuré que sa ligne de rassemblement « était parfaitement validée » par les nouvelles instances, présentées hier, qu’elle a « féminisées » et ouvertes à des « personnalités d’ouverture » comme l’ex-LR Jean-Paul Garraud, qui entre au bureau exécutif (direction) du parti.
Elle a souhaité porter un « projet de paix civile » et être la candidate « des solutions concrètes » car «iln’yapasde bonheur possible si le pays s’efface ou pire s’effondre », at-elle lancé dans une allusion au potentiel candidat en 2022 Eric Zemmour, dont elle conteste la « croyance dans la guerre civile ».
« Rien n’est perdu, il y a encore un chemin » vers la victoire, avait assuré samedi le numéro deux du parti Jordan Bardella, 25 ans, très applaudi et devenu hier le « premier vice-président » du parti. Il sera amené à ce poste à remplacer en septembre Marine Le Pen à la tête du RN, le temps de la campagne présidentielle. Le maire de Perpignan Louis Aliot, qui convoitait aussi cette fonction, a été nommé vice-président tout comme le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois.
Le bureau national (BN, direction élargie) est porté de 40 à 45 membres, dont deux invités permanents qui n’ont pas leur carte au RN : le président du parti localiste Hervé Juvin et l’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani.
« Resserrement »
Le discours de Marine Le Pen « n’était pas très mobilisateur, et fait comme s’il ne s’était rien passé » aux régionales, dont le RN est une nouvelle fois sorti bredouille, et avec 30 % d’élus régionaux en moins, a estimé le politologue Jean-Yaves Camus.
Quant à la nouvelle direction, il voit « un resserrement autour des conseillers habituels de Marine Le Pen » et « personne qui porte une ligne d’opposition ». « On est plus dans l’enfermement clanique que dans l’ouverture », a persiflé un cadre du parti.