Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le roi et les archers
FICHE TECHNIQUE
Régulièrement, un journaliste de Var-matin assiste à un match ou un tournoi sportif organisé dans le département. Attention, ça peut décoiffer ! Ce week-end, nous étions dans les carquois des archers sanaryens.
Le match ............... Concours de tir extérieur
La division ............ Niveau régional - sélectif aux ch. de France
Le lieu ................... Stade de la Guicharde
L’affluence ............ 65 concurrents
L’Arc club Sanary (ACS) est l’un des clubs recensés dans le Var. Il a été fondé il y a près de quarante ans par Corinne Garcia, entre autres. Il compte aujourd’hui licenciés – chiffre en baisse à cause de la Covid – de (l’âge minimal) à ans. L’actuel président, Erick Dieudonné l’assure : son club bénéficie d’infrastructures au top (« grâce à la municipalité »), en intérieur au gymnase de la Guicharde, comme en extérieur sur un terrain aménagé dans les bois
– à proximité du zoo.
Rens. et inscriptions : 06.47.05.06.74.
Il est un peu moins de 9 heures ce dimanche. Le parfum des fleurs n’a pas encore réveillé les cigales qui cernent le stade de la Guicharde, sur les hauteurs de Sanary. Le seul son répétitif s’élève de la pelouse, d’habitude réservée aux footballeurs.
Là, pas de Robin Van Persie mais des robins des bois, carquois autour de la taille et concentration maximale. En ligne, une soixantaine d’archers, venus du 83 et du 13, tirent leurs dernières flèches d’entraînement : des petits bijoux qui sifflent à 200 km/h avant de transpercer la cible, au moins cinquante mètres plus loin.
Arbalète, empereur et carton jaune
Le temps, lui, est parfait : pas de vent, pas de soleil – donc une luminosité optimale. Et surtout pas d’orage, qui menacerait la sécurité des participants
On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Les trois meilleurs scores cumulés du week-end sont l’oeuvre de Sanaryens. Ils sont à mettre à l’actif de la famille Dieudonné, qui oeuvre en arc à poulies : Erick (, photo ci-contre) devance son fils Geoffrey () et sa femme Nathalie (). et leur matériel en carbone. Du moins, c’est ce qu’explique Guy, membre du bureau du club organisateur et adepte de... l’arbalète. Hors jeu, donc, puisque le concours qui commence est réservé aux trois types d’arc homologués : nu, classique et à poulies. Les meilleurs tentent d’obtenir une place pour les championnats de France à Riom (Puy-deDôme). Ils ont six volées de six flèches pour se rapprocher du score parfait de 720. Erick Dieudonné en rêve, lui qui bataille déjà pour se rapprocher de son record à 701 points. « Les 700, ils y sont là. Mais il faut un jour où tout sourit », se rassure le président, également roi et peut-être futur empereur de la compagnie sanaryenne (1), en se tapant la tête.
Celui-ci a fait de l’archerie une affaire familiale : lui et sa femme Nathalie cumulent plusieurs titres et leurs fils
LA BUVETTE
s’en rapprochent. Jamais avare d’une blague envers les autres concurrents, il parle de sa discipline avec passion et décontraction. Retour à la compétition. Quatre arbitres se chargent de vérifier un potentiel doute ou litige lors du décompte des points, à la fin de chaque volée. Loupe à la main, Dominique l’assure : dans leur immense majorité, « les archers sont de bonne foi» ! Sa décision de ne pas accorder un point en plus sur une flèche à la limite n’est pas contestée. Il n’aura pas besoin de sortir son carton jaune.
À cinquante mètres des blasons et alors que les cigales (Photos Frank Muller) ont entamé leur chant, Georges essaie quant à lui de vérifier la posture et l’allonge de ses protégés. Mais aussi, à travers ses jumelles, de calculer leur score à l’avance.
Les scores, justement, ne vont pas décoller. Il est 11 h 15, le vent se lève. De face. « Exécrable », commente une concurrente, qui doit composer avec l’environnement. Le charme, aussi, du tir à l’arc extérieur. 1. Par tradition, celui qui remporte le concours annuel de tir à l’oiseau (un faux, bien sûr, posé au centre d’une cible) devient le roi d’une compagnie d’archers. « Enfin, c’est surtout pourseréuniretpourl’apéro »,rigole-t-il. Au boutdetroisvictoires,celui-cidevientempereur.