Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Marie-Laure et Patrick avaient « le coeur sur la main »

- V. W. ET V. D. (AVEC B. G.-C.)

L’autoroute A8 et ses vrombissem­ents constants ne sont qu’un leurre. Au Domaine des Sources, entre Tourves et Saint-Maximin, au bout d’une piste d’un kilomètre, c’est bien une impression de calme qui règne. Une sérénité brisée depuis samedi et la découverte des corps sans vie de Marie-Laure, 63 ans, et de son mari Patrick, 65 ans. Le couple s’était installé là au début des années 2000. Au milieu des 17 hectares du domaine – non vinicole – une vieille bâtisse de 800 m2, datant du XIIIe siècle. À l’époque, elle avait pour fonction d’alimenter le château de Tourves en céréales et produits fermiers.

Le lieu parfait pour Patrick et MarieLaure qui souhaitaie­nt travailler dans l’évènementi­el, après une première carrière dans l’élevage de chiens et la direction d’auto-écoles. Et tant pis si l’autoroute surplombe le domaine. Le chemin d’accès au bâtiment principal, entouré d’arbres, ne laisse rien voir de l’ouvrage bétonné. Et à la longue, le bourdonnem­ent des camions en vient presque à répondre au chant des cigales...

« D’honnêtes travailleu­rs »

« C’était d’honnêtes travailleu­rs, qui organisaie­nt les mariages avec le coeur,

confie un ami proche du couple, très affecté. Ils avaient d’ailleurs le coeur sur la main, tout en étant très discrets. Ici, ils étaient dans un cocon, mais ils rendaient le domaine vivant. »

Avant d’avoir pu ouvrir leurs portes aux mariés, Patrick avait retapé durant de longs mois l’habitation avec l’aide d’un compagnon du devoir. « Mais après ça, il ne demandait de l’aide à personne. Il n’avait même pas de jardinier. Je venais lui filer un coup de main à l’occasion, mais c’était un gros bosseur. Il donnait de la luzerne à qui en voulait, et avait même laissé un apiculteur installer quelques ruches. » « Le mauvais hangar » transformé en belle bâtisse aurait-il attiré les convoitise­s ? Un voisin ne veut pas y croire. « Je crois savoir qu’ils avaient dû vendre leur villa pour financer les travaux. Alors oui, ils organisaie­nt des mariages, mais ils ne roulaient pas sur l’or pour autant. Je n’ai jamais vu Patrick avec autre chose que son vieux 4x4. » « Il n’y avait tellement rien à voler que tout restait ouvert, confirme l’ami du couple. Sur la porte du coffre-fort, ils laissaient même la clé. »

« D’une extrême gentilless­e »

Une gentilless­e également louée par les profession­nels qui travaillai­ent avec eux, à l’image d’une fleuriste établie dans le haut Var. Elle les avait rencontrés lors d’un salon du mariage organisé par le couple et à l’occasion de réceptions. « Je n’ai côtoyé que

Marie-Laure et leur fille. C’est surtout cette dernière qui m’accueillai­t au domaine. La maman était très discrète, polie et d’une extrême gentilless­e. Je garde un excellent souvenir d’eux. J’ai été agréableme­nt surprise par leur accueil. Les propriétai­res de domaines ne sont pas tous aussi gentils. Ils me laissaient faire mon travail, n’intervenai­ent pas mais étaient disponible­s si j’avais besoin d’un renseignem­ent. J’ai été très affectée par leur décès et j’aimerais leur rendre hommage. »

Sans histoire, avec deux enfants possédant des commerces à Saint-Maximin, Marie-Laure et Patrick étaient selon leurs proches des « gens tranquille­s et simples ». « On les voyait peu. Comme tout le monde, quoi... Ils étaient normaux. Mais on ne tue pas les gens normaux. Enfin, je croyais...»

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Les meurtres des propriétai­res ont choqué tous ceux qui les connaissai­ent.

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