Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Rémy Molinari au paradis des caricaturi­stes

Le dessinateu­r niçois est décédé brutalemen­t. Il laisse le souvenir d’un personnage plein d’humour, un peu fou et décalé.

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

I «l avait encore des projets… C’est un vrai choc ! » Un vrai choc pour Sébastien Serrano, son complice de télévision durant des années, mais également pour ses amis, ses proches, celles et ceux qui suivaient l’actualité un peu déjantée du dessinateu­r azuréen. Rémy Molinari est mort brutalemen­t hier matin, à l’hôpital, des suites d’un AVC. Il avait 63 ans et laisse le souvenir d’un personnage fait de légèreté et d’humour, en dépit des épreuves qui avait cabossé son destin.

Un sale gosse

Rémy Molinari naît à Nice le 28 janvier 1958. Il rêve d’une vie libre. Il se la construit dès 20 ans à travers un drôle de parcours fait d’aventures, de voyages et d’enthousias­me. Dix années passées sur les bateaux de croisières à croquer des caricature­s, puis dessinateu­r de presse, auteur de livres n’engendrant pas la mélancolie comme la Rue de la petite vertu, paru en 2018, ou Le Chroniquav­irus dédié au coronaviru­s en octobre… Toujours avec sa silhouette d’ado farceur, toujours avec ses lunettes rondes colorées, toujours avec son éternel sourire. Homme de dessins sur papier. Homme aux desseins espiègles sur petit écran.

Ainsi, pendant quatre ans, il fut l’un des chroniqueu­rs de La Grande Émission, animée sur Azur TV par Sébastien Serrano. « Il a d’abord fait des caricature­s, puis des chroniques. Il était un des piliers de l’émission », se souvient le présentate­ur.

Des coups durs

Un pro ? Incontesta­blement. Mais avec une âme de gosse : « Sur le plateau, il avait 12 ans. Il venait s’amuser. Pour lui, cette émission était une bulle d’oxygène et la télé, sa famille. Il adorait ce rendezvous. Lorsque je le voyais arriver, je ne voyais pas un sexagénair­e mais un sale gosse voulant raconter des blagues. On avait besoin de lui dans l’émission car il savait faire réagir tout en étant joueur. Il pouvait se moquer des autres mais acceptait qu’on se moque de lui. »

Le rire était son mode d’expression, même si la vie ne l’avait pas épargné. Il avait perdu son frère voici quelques années et, plus récemment, son chalet de Saint-Martin-Vésubie dans la tempête Alex. Coups durs de l’existence. Ironie du sort : « Rémy s’en va le jour où Azur TV s’arrête et devient BFM, qui avait d’ailleurs supprimé La Grande Émission il y a un mois. » Pour Sébastien Serrano, « c’est presque un signe ». Un signe pour lequel, c’est sûr, Rémy, déjà au paradis des rigolos et des rigolards, doit faire un pied de nez.

Ses obsèques auront lieu jeudi, à 14 h 30, en l’église du Voeu, 2, rue Alfred-Mortier. Les visites sont possibles à l’athanée de Nice, 42, avenue Saint-Augustin, à partir de ce mardi, 17 heures, puis demain, de 8 à 18 heures. À sa maman, à sa compagne Agnès, à tous les potes de Rémy, le Groupe Nice-Matin, qui a souvent relayé les tribulatio­ns de l’artiste, adresse ses condoléanc­es les plus vives.

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(Photo Franck Fernandes) En , Rémy Molinari était venu l’agence niçoise de Nice-Matin présenter son livre Rue de la petite vertu. Un grand moment de rigolade.

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