Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Laetitia : « J’ai eu un contact avec mon grand-père décédé en 2020 »
Laetitia l’adorait ce grand-père parti
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en 2020. Parti ? Pas tout à fait ! Peu après son décès, elle ressent d’étranges sensations. « À certains moments de la journée, j’avais l’impression d’entendre ou de voir certaines choses, de recevoir des messages liés à des lieux, un parfum… »
Elle veut éclaircir ce mystère. Elle décide d’aller voir Christopher, médium spirit, voyant, guérisseur et magnétiseur, à Toulon. « À peine assise, il m’a dit qu’il y avait un défunt à côté de moi. Que c’était mon grand-père paternel décédé d’un arrêt cardiaque. Je tombais des nues. Il m’a donné son prénom, Jean, et surtout des détails, par exemple sur la gestuelle, sur des phrases que mon papy utilisait, et sur son rire particulier. J’ai pleuré. »
« Mon papy m’a laissé des messages »
Laetitia, 28 ans, n’était pas au bout de ses surprises. Elle qui ne s’interdisait rien pour avoir enfin une explication sur ses ressentis, n’a aucune idée de ce qui l’attend. La consultation va durer une heure. « Mon papy m’a laissé des messages pour la famille. Par exemple sur la santé de mon père, par rapport à ce deuil et pour ma petite soeur. Il m’a dit qu’elle irait au-delà de ses rêves. Me concernant, il a dit que je réaliserais toutes les aspirations que j’ai depuis toute petite. Il a eu des mots d’amour et de paix. »
Pour Laetitia, « c’est un soulagement de savoir qu’il est encore là. C’était émouvant et touchant, car il répondait à des questions que je me posais ». En revanche, rien n’étonne Christopher, adepte d’Allan Kardec (1804-1869), considéré comme le fondateur du spiritisme. Il faisait tourner les tables pour communiquer avec les esprits. « Les défunts ce n’est pas nous qui les appelons, ils viennent d’eux-mêmes. Je pense que l’âme est une énergie qui se divise. Une partie reste pour protéger une ou des personnes, et l’autre partie a une mission, c’est la réincarnation. »
« Le paranormal aujourd’hui est le normal de demain »
Cartes, pendule, pierres sont les outils de Christopher mais il n’a besoin de rien pour voir les entités apparaître, affirme-t-il. Cela lui arrive même dans la rue ou au supermarché. «Jesens des odeurs, j’ai des visions, j’entends des voix comme télépathiques. Je dis que la mort n’existe pas. J’en ai la preuve tous les jours. »
Son téléphone n’arrête pas de sonner. Parmi sa clientèle : «Ilyades gens haut placés à Paris et des artistes ».
Mais aucun d’eux n’a accepté de témoigner.
Une croix en argent pend à son cou. Elle lui a été offerte quand il était enfant. « Je suis le descendant d’une longue lignée de médiums. Je tiens ce don de ma mère. Parmi mes défunts j’ai des guides spirituels, dont mon arrièregrand-mère. Je suis tout le temps en communication avec elle. »
Baptisé mais pas pratiquant, il estime que « l’Église voit les sciences occultes comme quelque chose de tabou. C’est facile pour elle de parler de démons. Le paranormal aujourd’hui, c’est le normal de demain. On pourra tout expliquer, mais les religions empêchent d’avancer ».
Les charlatans font grimper les prix
Et Laetitia dans tout ça ? « Mon père et ma soeur n’y croient pas. Je leur ai demandé d’être dans le respect des messages de mon grand-père. Beaucoup de gens ne croient pas au paranormal, moi je suis ouverte sur la question. Le fait que Christopher décrive ces petites choses de mon papy, c’est le plus troublant. Depuis ce contact avec lui, j’ai entamé la voie dont il a parlé. »
Laetitia a payé 70 euros pour une heure de spiritisme. « Il y a des charlatans capables de prendre 70 euros pour un quart d’heure, explique Christopher. Sans compter les marabouts qui peuvent aller jusqu’à 150 000 euros. Notre profession devrait être réglementée. On devrait nous tester. La personne doit sortir du cabinet et être libre de ses mouvements et de ses pensées. Si elle fait sa vie par rapport à la voyance, c’est qu’elle est sous l’emprise d’un gourou. »
Cependant, reconnaît Christopher, « tous les médiums peuvent se tromper, parce que l’on n’a pas toujours le bon message au bon moment ». Mais dans ce cas, chaque client ne devraitil pas en être averti ?
1. Le prénom a été modifié.