Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un troisième débat LR qui tarde à se renouveler

Hier soir, les échanges entre les cinq prétendant­s à l’investitur­e du parti ont à nouveau accordé la part belle à la sécurité, l’identité et l’immigratio­n.

- LUC ABÉLARD

Ceux qui espéraient sortir des grands thèmes de l’immigratio­n, de l’identité et de la sécurité, déjà abondammen­t abordés, pour aller fouiller d’autres sujets, en auront été pour leurs frais, sauf à s’accrocher. Le troisième débat entre les cinq candidats à l’investitur­e des Républicai­ns pour la présidenti­elle, hier soir sur CNews et Europe 1 (et l’avant-dernier avant le vote des militants le 4 décembre prochain) s’est en effet largement attardé sur les terres déjà explorées lors des deux premiers. Chapeauté par Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk, il avait pourtant esquissé cette promesse en début d’émission. Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse étaient en effet invités, durant une « carte blanche » d’une minute et demie pour chacun, à évoquer un thème leur tenant à coeur.

Le risque de

« se miniaturis­er »

Première à parler, Valérie Pécresse a ainsi choisi l’éducation : « La lutte contre le décrochage scolaire sera la grande cause de mon quinquenna­t », a-t-elle déclaré, promettant notamment la fin du collège unique et un examen d’entrée en sixième. Michel Barnier, lui, s’est concentré sur la façon de gouverner, fustigeant la « manière solitaire et arrogante » d’Emmanuel Macron.

Philippe Juvin, qui a mis en garde sur le risque pour la droite de « se miniaturis­er » si elle ne parle que d’immigratio­n et de sécurité, a défendu la lutte contre les déserts médicaux et pour l’hôpital public. Le député azuréen Éric Ciotti a pour sa part mis en avant « la liberté de penser », disant vouloir « être le candidat qui balaie les tabous » sur des « sujets que la gauche avait interdits à la droite ». Tandis que Xavier Bertrand a promis une grande loi sur le handicap, qui est «une question de justice, de solidarité » et où « notre famille politique a toujours été au rendez-vous » avec trois lois sous Jacques Chirac.

Peu de désaccords sur la sécurité

Mais après cette introducti­on variée, ce troisième débat retrouvait vite des accents déjà entendus, qu’il s’agisse de la possibilit­é pour l’armée d’intervenir dans les quartiers difficiles (c’est oui pour Éric Ciotti, non pour Xavier Bertrand et Philippe Juvin), ou encore de peines de prison automatiqu­es pour les agresseurs de policiers (une propositio­n de Xavier Bertrand, qui souhaite pour ce faire modifier la Constituti­on). Le retour des peines plancher a fait l’unanimité chez les cinq aspirants candidats, tout comme la présomptio­n de légitime défense pour les forces de l’ordre. À l’inverse, la propositio­n de Philippe Juvin de faire exécuter dans son pays d’origine la peine d’un étranger condamné a donné lieu à des désaccords. La première partie s’est terminé par un échange sur des propos extrêmemen­t violents tenus le jour même par le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, envers Éric Zemmour. La plupart des intervenan­ts ont semblé gênés aux entournure­s. Seul Éric Ciotti les a condamnés très fermement, en appelant à des poursuites judiciaire­s. Il était 22 heures passées, le deuxième grand thème, commençait tout juste : l’école, abordée, là encore, sous l’angle de l’identité française. Pour le pouvoir d’achat, dernière grande partie, il allait encore falloir patienter.

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