Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’UE prépare un embargo sur le pétrole russe
La Commission européenne a proposé hier un embargo progressif de l’UE sur le pétrole et les produits pétroliers russes, dans le cadre d’un nouveau paquet de sanctions contre Moscou.
N «ous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d’ici à la fin de l’année », a déclaré hier à Strasbourg la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Cet embargo doit être mis en place de manière à permettre d’autres voies d’approvisionnement, a-t-elle précisé, le pétrole russe représentant environ un quart des importations d’« or noir » de l’UE.
D’après des responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l’oléoduc « Droujba », qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023.
La Hongrie pas d’accord
La Hongrie a cependant rejeté la proposition « dans sa forme actuelle » faite aux États membres, jugeant qu’une telle mesure « détruirait complètement » sa sécurité énergétique. Un rejet immédiatement fustigé par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, pour qui les États de l’UE qui refusent l’embargo sur le pétrole se rendent « complices » des « crimes » commis par les Russes en Ukraine. Pour ce sixième paquet de sanctions contre la Russie, Bruxelles propose également d’exclure trois banques russes supplémentaires – dont Sberbank, de loin le plus gros établissement russe – du système financier international Swift.
De nouvelles sanctions du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a lui aussi annoncé hier une nouvelle salve de sanctions, dont l’interdiction de fournir à la Russie des services tels que la comptabilité et le conseil, mais aussi des gels d’avoirs et interdictions d’entrée sur son territoire – visant en particulier des correspondants de guerre russes embarqués avec les forces du Kremlin. Le président américain Joe Biden a quant à lui déclaré hier qu’il discuterait cette semaine avec les autres pays du G7 de possibles sanctions « supplémentaires ».
De Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen Charles Michel a aussi annoncé que les Européens prévoyaient « cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées ». Une annonce qui intervient quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie et après des propos fin avril d’un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l’Ukraine permettrait aux Russes d’avoir un accès direct à cette région.
La Commission européenne préconise par ailleurs de sanctionner le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l’intervention militaire.