Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Tous réunis en mémoire de Kylian et Cédric à St-Tropez
Alors qu’un lâcher de ballons rendait hommage hier aux jeunes saisonniers fauchés à trottinette, une pétition est lancée afin de pousser les pouvoirs publics à prévenir une nouvelle hécatombe.
Des points blancs qui s’éloignent dans l’horizon d’un bleu délavé. Et des regards qui ne veulent pas voir disparaître ces instants fugaces. Quelques minutes de recueillement pour l’éternité avec cet envol de ballons dans le ciel de la Ponche, à Saint-Tropez
Ce mercredi après-midi, l’atmosphère semblait pourtant manquer d’air sur la dalle de la Pesquière, pour cet hommage déchirant à Kylian et Cédric. Deux amis, saisonniers dans le village, percutés par un automobiliste dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu’ils traversaient en trottinette la RD98 sur un passage protégé à Gassin.
La Pesquière, un symbole
Autour du restaurant où Kylian travaillait, des âmes en peine, des connaissances anéanties, des saisonniers amers, des restaurateurs qui ont déjà vécu cela trop souvent, des Tropéziens de la Ponche qui compatissent et qui partagent la même douleur : celle de voir partir deux êtres par une nuit de cauchemar sur les routes du Golfe.
La maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, épouvantée par ce nouveau drame, navigue de groupe en groupe. Symboliquement, les ballons ont été lâchés depuis la Pesquière, à quelques mètres de l’endroit où Kylian oeuvrait comme serveur depuis trois étés. La plus belle vue de Saint-Tropez comme aime à le souligner les habitants du quartier. Qui était ces jours-ci, d’une infinie tristesse. La famille de Cédric viendra lui rendre un dernier hommage en fin de semaine avant de disperser ses cendres au large des Canoubiers.
Ce drame a soulevé les coeurs depuis samedi et beaucoup tempêtent afin de ne plus connaître de tels destins tragiques. Cela n’a pas balayé le fatalisme qui entoure à chaque fois ces accidents survenus sur la route. Comme si rien ne pouvait enrayer ce macabre décompte qui noircit chaque saison la carte postale. Pour toujours.
Une corne de brume tente d’étirer le temps, les ballons sont aspirés de plus en plus haut dans le ciel. Pour un voyage sans retour...