Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

En immersion dans la peau d’un tireur d’élite

Deux anciens militaires, marqués par leurs missions sur le terrain, organisent des stages de survie ouverts à tous afin de récolter des fonds au profit de soldats blessés.

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Perdus au milieu de nulle part, dans un vent glacial ponctué par des épisodes pluvieux, une vingtaine de civils ont découvert les difficulté­s et particular­ités du métier de tireur d’élite. Encadrés par cinq membres de l’associatio­n Seals Team, tireurs d’élites blessés, de différents corps d’armée, ils ont été immergés 12 ou 36 heures sans dormir, en apprenant à se camoufler via la confection d’un ghillie, en assimilant l’importance des gestes de sécurité lors des exercices, de la manipulati­on de la carabine Remington 700 calibre 308 Winchester.

Des civils aux profils différents

Tout était maîtrisé afin de donner du sens à cet exercice. En infiltrati­on, en tirs de jour comme de nuit, en binômes, hommes et femmes ont été poussés à relever le défi. Malgré le froid, la fatigue et les doutes, le sourire est présent et les stagiaires sont unanimes. « Nous avons l’impression d’intégrer une famille, même quand cela devient difficile, on est tirés en avant, personne ne reste derrière » expliquent-ils.

Parmi les civils aux profils bien différents, Richard, 50 ans et Jérôme, 36 ans, ont immédiatem­ent intégré les valeurs de l’associatio­n. Ils aiment participer à aider les militaires blessés et reconnaiss­ent la capacité de l’associatio­n à souder les stagiaires. Habitués de ces «boot camps», ils avouent que celui-ci est inédit. « C’est une expérience incroyable. Qui peut imaginer un jour apprendre à tirer avec ces armes, sur des cibles aussi loin ? Et le mieux, c’est que nous sommes sûrs que l’associatio­n saura encore nous surprendre ». Le but n’était toutefois pas de les former mais bien de les immerger au coeur d’un métier qui a un écho tout particulie­r pour le président de la Team Seals, Geoffrey Hodicq.

Deux hommes sortis de l’enfer

Chasseur alpin en 2011, Geoffrey est en mission en Afghanista­n. (Photos B. G.-C.)

Pris en embuscade au coeur de la nuit, deux rockets sont tirées dans son véhicule. La première ne fait pas de dégât, la seconde traverse l’arrière de l’habitacle, arrache la jambe d’un maître-chien, tue un autre militaire. Geoffrey subit l’onde de choc de l’explosion, il est blessé à l’abdomen. Derrière, Julien Niccolai, tireur d’élite voit la scène avec horreur, son véhicule arrive en appui. Il ne sait pas si c’est la poussière ou le blast, mais la vue est difficile, les tirs incessants. « C’était l’enfer » s’accordent-ils. Julien décide de riposter, tire partout, voyant que l’embuscade ne prend pas fin, son chef tente de le faire rentrer dans

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Jérôme et Richard au tir.

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