Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
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Détendu, souriant, l’entraîneur du Gym Christophe Galtier a affiché son optimisme et sa détermination, hier, à 24 heures du grand rendez-vous tant attendu par tous les Niçois.
Neuf ans après votre victoire avec Saint-Etienne au Stade de France, quelle émotion vous procure ce retour à Saint-Denis ?
C’est toujours un plaisir d’emmener une équipe, un club, toute une ville au Stade de France. C’est un moment toujours particulier dans une carrière. Et la juste récompense d’un très beau parcours en Coupe de France. Une fois parlé de ça, il y a un match et son histoire. J’ose espérer qu’on aura le bonheur de ramener ce magnifique trophée à tous nos supporters qui ne seront pas présents demain soir (ce soir) au stade. Mais ils le seront dimanche pour la présentation du trophée.
Après 25 ans d’attente dans cette compétition, vous ressentez une pression particulière ?
La saveur est particulière parce que l’OGC Nice n’a pas souvent pu participer à une finale de Coupe de France. Mais de la pression, non. Ça ne doit être que du plaisir, avec un investissement total pour rendre fiers et heureux les salariés du club et nos supporters. Si on se met la pression sur ce type de rendez-vous, il valait mieux sortir plus tôt de la compétition.
Remporter ce trophée, ce serait le lancement officiel du projet Ineos ?
Je ne le pense pas. Le groupe Ineos est investi et omniprésent depuis pas mal de semaines. Mais ce parcours, c’est avant tout l’histoire d’un groupe de joueurs. On ne se connaissait pas au début de cette aventure, staff et joueurs. Je souhaite que ce match soit la victoire du groupe. Evidemment, je sais que Jim Ratcliffe et la team Ineos seraient très fiers de partager ce bonheur.
Un nouveau titre personnel renforcerait encore votre palmarès. Ça pourrait nourrir votre ego ?
Je suis très hermétique à cela. J’ai de l’ego ? Je demande à Dante (sourire, le capitaine est à ses côtés en conférence de presse, ndlr). J’aime mes joueurs, mon métier, ça demande de l’énergie, de l’investissement personnel. Quelles que soient les couleurs que je représente, je m’engage à fond sur les résultats ou le parcours dans une compétition. Un entraîneur n’existe pas sans ses joueurs. Quand les performances sont là, elles appartiennent aux joueurs avant tout.
L’information selon laquelle Marcin Bulka devrait débuter a fuité. Pourquoi ce choix ? Fausse information ! (silence) Et là, ça tombe ! (rire) C’était un choix difficile, délicat. Walter est nommé dans les cinq meilleurs gardiens de L1, c’est le portier de la meilleure défense de Ligue 1. Il a été très bon toute l’année et va nous faire une magnifique fin de saison. Je souhaitais voir jouer Marcin au début de la compétition, qu’il prenne des repères. Il y avait le risque que Walter puisse être contaminé par la Covid. Il l’a été, c’est pour ça que Marcin a enchaîné en quart contre l’OM. J’ai été satisfait de ses performances.
Il a été présent avec une grande maîtrise et de la concentration, pas de nervosité. Son parcours m’a fait prendre cette décision difficile pour Walter. Mais j’ai échangé avec lui il y a 48 heures, Walter doit avoir l’ambition de nous emmener au podium et Marcin doit vivre à fond l’aventure Coupe de France.
Vous avez également informé vos joueurs du reste de la compo ? Ou vous souhaitez les garder sous pression jusqu’au bout ?
Ce n’est pas les maintenir sous pression. Il n’y aura pas une révolution, mais je me laisse jusqu’au dernier moment la réflexion sur deux postes. Plus précisément sur un.
Comment canaliser l’énergie du groupe à quelques heures d’une finale ?
Ce sont des matchs qu’on ne doit pas jouer avant dans les têtes. On doit rester dans une routine normale. Une préparation classique. On a fait en sorte avec mon staff de maintenir les repères dans la préparation du match, même si on est parti une demi-journée plus tôt pour prendre nos marques. Chacun doit se concentrer sur son rôle. Il faudra un supplément d’âme, mais qu’ils restent eux-mêmes. On ne va pas chercher à inventer quelque chose, on était bien malade il y a quelques semaines, ça va mieux. J’ai retrouvé plus d’énergie, de la solidarité, de l’engagement de la part du groupe. On doit rester dans notre projet et nos repères de jeu.
Retrouver Kombouaré en face...
J’ai un grand sourire. C’est une référence des entraîneurs français. Il n’a jamais lâché, a gardé une grande conviction malgré les difficultés, il a fait preuve de résilience. Je partage beaucoup avec lui quand on se croise, j’espère être beaucoup plus heureux que lui demain soir à 23 h, ou 23h30, ou minuit et demi...
Il est confiant quant à une victoire de son équipe...
C’est normal qu’Antoine soit optimiste, c’est le rôle de l’entraîneur. S’il ne dégage pas une certaine confiance... Je le suis aussi. Je sens mon groupe beaucoup mieux depuis une quinzaine de jours. J’ai l’intégralité du groupe à disposition, exceptés les deux blessés longue durée pour qui j’ai une grosse pensée, Alexis Claude-Maurice et Youcef
Atal. Le groupe est bien physiquement, mentalement. Je connais assez bien Antoine pour savoir quel message il va transmettre. Je ne crois pas qu’il y ait de favori. Même si on est devant au classement, ça n’a pas de valeur dans une finale, c’est l’état de forme à ce moment-là qui compte.
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Ça ne doit être que du plaisir ”
Les deux victoires en L1 contre Nantes, ça ne compte pas ?
Je ne suis pas revenu sur les deux matchs. On a suivi depuis à peu près dix semaines leurs rencontres. Il n’y a pas un jour où je n’ai pas pensé à cette finale. Le suivi a été très important de la part de mon encadrement pour savoir quels systèmes et animations Antoine pouvait proposer. Nantes nous avait posé beaucoup de difficultés, mais ce match ne ressemblera en rien à un match de championnat. Ils sont sur une bonne dynamique, ils marquent beaucoup, ils ont des joueurs en forme sur toutes les lignes, et une transition défense-attaque qui peut poser beaucoup de problèmes.