Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« De retour pour jouer le titre »

En enchaînant deux podiums à Nogaro, Stéphane Tribaudini a réussi son come-back sur la scène hexagonale au volant d’une Toyota GR Supra GT4. À 38 ans, le Niçois lorgne la couronne.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Stéphane, d’abord, pourquoi n’avez-vous pas prolongé le chemin entamé en 2020 et poursuivi en 2021 au côté du gentleman-driver Franck Dezoteux ?

Question de moyens.

Même si Franck prend 80 % du budget à sa charge, une saison en championna­t du monde d’endurance GTEAm coûte environ 20 millions d’euros.

Hors de portée pour moi financière­ment.

L’an dernier, je savais que seul un miracle pouvait me permettre d’emprunter avec lui la passerelle entre la Michelin Le Mans Cup et le WEC. Voilà, le miracle ne s’est pas produit. Mais nous restons en contact. Je continue de le coacher. Il m’a d’ailleurs demandé de faire le déplacemen­t au Mans en juin pour l’épauler, le conseiller, lors de sa découverte des 24 Heures.

Vous ambitionne­z toujours de prendre part un jour au double tour d’horloge manceau ?

Bien sûr ! Cette cible demeure dans un coin de ma tête. Quand j’ai entamé ma trajectoir­e en sport auto il y a seulement six ans, participer aux 24 Heures de Spa, déjà, ça semblait improbable. Et pourtant, j’y suis allé et j’ai gagné (vainqueur de la catégorie Am en 2020 au volant d’une Bentley Continenta­l GT3, ndlr). Concernant Le Mans, je garde espoir. L’introducti­on des GT3 à l’horizon 2024 peut ouvrir des portes, même s’il y aura beaucoup de demandes pour peu de places. Comment s’est concrétisé votre comeback en FFSA-GT4 ?

Courant janvier, j’ai été contacté par plusieurs équipes du championna­t de France. Un coup de fil, puis deux, puis cinq, forcément, ça fait plaisir plus de deux ans après ma dernière course. L’opportunit­é d’accomplir un nouveau bout de chemin avec l’écurie CMR de Charly Bourachot s’est présentée. Moi, je n’avais pas spécialeme­nt envie de redémarrer en Alpine.

Mais la perspectiv­e de les aider à décrocher le titre avec la Toyota GR Supra me plaisait, en revanche.

Vu que ce programme était conciliabl­e avec le Lamborghin­i Super Trofeo Europe que je découvre en parallèle chez Vincenzo Sospiri Racing (2 fois 2e lors de la manche d’ouverture à Imola avec le Suisse JeanLuc Dauria), j’ai replongé grâce à mon partenaire principal, la société Envoi du Net basée à SaintLaure­nt-du-Var.

« À nous de gravir la marche supérieure »

Quand avez-vous fait connaissan­ce avec cette Toyota ?

Début mars, lors d’un test organisé sur le circuit d’Alès, tout près des ateliers du team CMR. Je voulais absolument l’essayer avant de m’engager afin de mesurer la différence par rapport à l’Alpine. Comme je m’y attendais, c’est le jour et la nuit. L’auto pèse environ 150 kilos de plus. Mais son moteur puissant la rend très agréable à exploiter.

Votre coéquipier belge ? Stéphane Lémeret roule chez CMR depuis 2018. Donc on se croisait régulièrem­ent dans les paddocks. On s’est battu l’un contre l’autre en 2019, quand je partageais le volant de l’Alpine avec Rudy Servol. Et puis nous avons disputé les 24 Heures de Spa ensemble, une première collaborat­ion fructueuse. Stéphane, c’est (Photos SRO) un mec en or. Un gars simple qui allie vitesse et expérience, qui sait assurer un résultat. On pilote de la même façon. Donc pas de prise de tête pour les réglages.

À Nogaro, vous auriez signé avant le départ pour monter à deux reprises sur la troisième marche du podium Silver Cup ? Oui. Sur le papier, Nogaro est le tracé le plus compliqué pour la Toyota. Par conséquent, il fallait rouler intelligem­ment. Engranger le plus de points possible. Là-bas, les nouveaux pneus Pirelli nous ont donné pas mal de fil à retordre. Ils se dégradent vraiment très vite quand le mercure franchit la barre des 20 degrés. Lors des deux courses, on a piloté en mode survie. Aucun plaisir ! Mais le bilan comptable s’avère positif.

À Magny-Cours, du 13 au 15 mai, vous viserez plus haut ?

Le profil plus rapide de la piste conviendra mieux à la Toyota. En outre, la course 1 est fixée le samedi soir, à 22 h. Aucun risque de voir les gommes surchauffe­r. J’ai hâte d’y être !

Au-delà du prochain virage, votre objectif, c’est de coiffer une deuxième couronne nationale cinq ans après celle obtenue en Am Cup ?

Absolument ! À 38 ans, je suis de retour pour jouer le titre. En Silver Cup et au général. La Toyota CMR a fini vice-championne en 2021. À nous de gravir la marche supérieure ! La concurrenc­e s’annonce plus féroce que jamais. Mais tous les ingrédient­s sont réunis chez nous. De quoi espérer un dénouement heureux au Castellet (14-16 octobre), comme en 2017...

24 Heures du Mans : baptême du feu en Ferrari pour Marvin Klein

Il en rêvait. Il va le faire !

Les 11 et 12 juin, juste avant de souffler sa 23e bougie, Marvin Klein vivra son baptême du feu dans le temple de l’endurance. Et ce n’est pas aux commandes d’une Porsche que le lauréat varois de la Carrera Cup France 2021 partira à l’assaut des 24 Heures du Mans, mais dans le baquet d’une Ferrari 488 du team britanniqu­e Inception Racing inscrite en catégorie GTE-Am. Pour l’occasion, le rookie originaire de Saint-Maximin partagera le volant avec le gentleman-driver Alexander West... et un certain Côme Ledogar, le patron de l’équipe CLRT au sein de laquelle il évolue en Porsche Cup. Un guide hors pair puisque le Lyonnais a conduit une F488 à la victoire en GTE-Pro l’an dernier dans la Sarthe.

 ?? ?? À Nogaro, Stéphane Tribaudini et Stéphane Lémeret ont tout de suite fait bon usage de la Toyota GR Supra GT4 n°30 pour prendre racine sur le podium.
À Nogaro, Stéphane Tribaudini et Stéphane Lémeret ont tout de suite fait bon usage de la Toyota GR Supra GT4 n°30 pour prendre racine sur le podium.

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