Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La vallée des Merveilles de nouveau accessible cet été
Les touristes vont pouvoir y revenir depuis le hameau de Casterino. Le Département des Alpes-Maritimes est en train de finaliser des travaux. Ouverture imminente.
On ne peut pas parler d’un retour à la normale. L’unique route RD 91 qui monte au hameau de Casterino, sur la commune de Tende dans la vallée de la Roya, est toujours en travaux et ne devrait être totalement rétablie qu’à l’automne. Mais le Département des Alpes-Maritimes a prévu d’ouvrir deux accès, cet été, pour permettre aux touristes de remonter dans la vallée des Merveilles. Une perfusion pour la dizaine d’acteurs économiques du hameau, enclavés depuis la tempête Alex.
Accès possible également en Italie
L’ancienne route du sel avait été ouverte en juin dernier par la préfecture. Elle débute un peu avant le tunnel de Tende, dont un pan de montagne a été emporté lors des intempéries du 2 octobre 2020, et serpente jusqu’au col. Elle permet de relier l’Italie par Limone d’un côté, et le hameau de Casterino par la piste de Peyrefique de l’autre.
« C’est une ancienne piste militaire pour 1/3 revêtue et 2/3 sous forme de piste, précise le conseil départemental. En principe, praticable en 4x4 de la mi-mai à la fin de l’automne en dehors de la période hivernale car elle ne peut, en l’état, être déneigée. »
L’accès était très restreint l’an dernier, « s’agissant d’une route en haute altitude, étroite, sinueuse, sans signalisation, ni protection ».
La préfecture l’avait donc réservée aux habitants du coin et aux touristes qui dormaient au moins une nuit dans les hôtels de Casterino et refuges de la vallée des Merveilles. La circulation était alternée.
« Du fait de la fermeture du tunnel de Tende, cette voie est stratégique pour permettre les accès à l’Italie et à Casterino, souligne le Département.
C’est pourquoi, nous avons programmé des travaux de sécurisation et de viabilisation pour en améliorer les conditions de circulation et leur pérennité. Il s’agit d’un programme de plus de 1,3 million d’euros. »
Ces travaux sont en cours. Le confortement et la sécurisation des murs de soutènement de la piste devraient être terminés la semaine prochaine. Le retraitement en place de la voie sera ensuite engagé afin de faire un revêtement « stabilisé » et « viabilisé ». Les épingles seront traitées en enrobés afin de sécuriser la voie pour les véhicules légers.
L’objectif étant de mettre en service l’ensemble de la piste à partir de fin mai, début juin, jusqu’à la saison hivernale.
La RD 91 jusqu’au lac des Mesches
À côté de ça, les travaux se poursuivent sur le bas de la RD 91. La route reliant Saint-Dalmas-de-Tende à Casterino avait été percée de 34 brèches. Elles ont quasiment toutes été rebouchées, mais la dernière est plus complexe à traiter. Elle se situe à plus de 1 400 mètres d’altitude, « dans une zone de chantier enclavée disposant de très faibles emprises pour la réalisation des travaux ».
Le groupement NGE Génie Civil, NGE Fondation, Egis et Guintoli doit réaliser une casquette paravalanche sur cette dernière. Les travaux ont déjà commencé. Les premiers coulages de béton importants sont prévus dès le 27 mai.
« Malgré les tensions internationales sur les approvisionnements des matières premières, les délais de travaux et de construction des ouvrages sont conformes aux engagements,
assure le Département. La galerie paravalanche sera livrée intégralement à l’automne 2022 avant la saison hivernale (en novembre 2022). »
Mais les touristes n’auront pas à attendre aussi longtemps pour rejoindre la vallée des Merveilles. Un accès routier a été rétabli cet automne jusqu’au lac des Mesches. Des travaux de finition glissières, longrines, et quelques déroctages mineurs sont en cours, mais les touristes devraient pouvoir l’emprunter dès cet été. Ensuite, il faudra continuer une partie du chemin à pied.
Le Département est en train de réaliser une passerelle piétonne audessus du torrent de la Bieugne.
« En complément, la Carf mettra en oeuvre une navette depuis la passerelle piétonne jusqu’à Casterino. » Mais il est encore trop tôt pour crier « hourra ». André Boulanger, patron de l’hôtel-restaurant Les Mélèzes, à Casterino, avoue ne plus avoir envie de travailler dans ces conditions.
« Pour l’instant, je suis obligé de fermer le restaurant le midi parce que c’est trop compliqué pour se ravitailler, souffle l’hôtelier. Tant que la route ne sera pas ouverte, on ne pourra pas travailler normalement. »