Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Sur le circuit de Monaco, on privilégie­ra toujours les voitures qui ont une histoire »

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUT PARAT

Pourquoi avoir étendu la participat­ion des voitures jusqu’à l’année 1985 ?

Car le public, sans qui il n’y aurait pas de courses, se montre très intéressé par les monoplaces de F1. On a donc allongé jusqu’à 1985, mais pas au-delà. Après, ce ne sont plus des moteurs atmosphéri­ques mais turbos.

Ces voitures n’ont pas de passeport technique historique (PTH) et sont extrêmemen­t délicates à piloter, à entretenir. Cela nécessite des ingénieurs. Déjà qu’il n’est pas facile de piloter sur le circuit de Monaco, alors avec ces moteurs de première génération, c’est quasi impossible.

180 concurrent­s en lice, c’est moins que par le passé… Certaines années, on avait atteint 230 voitures. Mais on manque de places, alors il a fallu faire des choix. Il y a aussi cette problémati­que née de la pandémie : les gens se déplacent moins facilement qu’avant. Tout est devenu compliqué.

Quels critères privilégie la Commission des voitures de collection de l’ACM pour sélectionn­er les concurrent­s ?

Sur le circuit de Monaco, c’est l’histoire. On privilégie­ra toujours une voiture qui a beaucoup couru mais avec moins de pièces d’origine à une voiture qui a tout d’origine mais qui n’a pas participé à des courses pendant 20 ans. D’autres circuits n’ont pas les mêmes prérequis.

Les critères de palmarès, d’authentici­té de la voiture définie par les PTH délivrés par la FIA, rentrent aussi en compte.

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Tous veulent courir ici, en sécurité ”

Vous avez un faible pour une série en particulie­r ?

Comme bon nombre de spectateur­s, j’aime les véhicules d’avant-guerre, à l’instar des Bugatti. Plus elles sont anciennes, plus elles ont une longue durée de vie de course, alors que les monoplaces actuelles ne durent qu’une saison. Elles sont bruyantes, spectacula­ires et rapides mais restent limitées par la taille des pneus et les freins. Elles sont physiqueme­nt très difficiles à piloter.

Les Britanniqu­es sont encore très représenté­s parmi les pilotes…

Ils ont la plus grosse culture automobile du monde. Ils ont les ateliers, les marchands, les pilotes, les circuits… Ils courent tous les week-ends. Hormis sur la sécurité et le circuit, ils ont tout à nous apprendre. Au total, on a une trentaine de nationalit­és présentes. Certains viennent de très loin : Australie, Japon, ÉtatsUnis.

Quelle évolution a connu le Grand Prix Historique depuis sa première ?

Même si les critères de sélection étaient les mêmes, la première édition était plus amateur. Au fil des ans, les pilotes sont devenus de plus en plus profession­nels.

Cela évite d’avoir des « chicanes mobiles » sur la piste, c’est-à-dire des concurrent­s trop lents. Tous veulent courir ici. Ils se sentent en sécurité avec nos commissair­es de piste, réputés les meilleurs au monde. On a le circuit le plus connu, car le plus ancien, et le plus charismati­que.

Sur la sécurité, justement, à quels risques s’exposent les pilotes dans ces voitures anciennes ?

Aux accidents, bien sûr, mais aussi au feu. Si on ne peut modifier les voitures anciennes pour mieux les protéger, les pilotes ont les mêmes tenues que les pilotes actuels de F1 : combinaiso­n ignifugée, casques, sous-vêtements, gants… Nos commissair­es sont aussi formés sur ces anciennes voitures. Autre danger : les voitures au méthanol. S’il y a un incendie, cela ne se voit pas, il n’y a pas de flammes. Elles seront identifiée­s par un sticker.

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