Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Lananasblo­nde : « Faire passer des idées puissantes »

Aujourd’hui à son compte, l’Instagrame­use toulonnais­e s’engage « à travers des contenus divertissa­nts ». La nuance sponsorisé-gratuit est claire. Comme celle entre vie privée et publique. « Je suis sincère et c’est ce qui plaît »

- SO. B. PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE TRANOY

Son compte Instagram et son blog ont grandi avec sa vie. Assez naturellem­ent. Aujourd’hui, ses 38 000 abonnés la lisent sous le nom de @lananasblo­nde. Pauline, Toulonnais­e d’une trentaine d’années et jeune maman, s’épanouit dans sa nouvelle vie.

« Les thèmes ont évolué en fonction de moi : au début, autour de la cuisine saine, la nutrition et le sport, puis j’ai évolué vers le mode de vie avec une conscience plus écolo ,témoigne Pauline. Quand je suis devenue jeune maman, j’ai continué à partager en parlant de cuisine saine et végétarien­ne du quotidien. Au final, c’est tout un mode de vie plus responsabl­e et durable. Et aussi un peu de parentalit­é. »

Un vrai choix

Un profil éloigné du monde sous stéroïde de certains influenceu­rs. Ce qui correspond pour la jeune femme à un vrai choix. «Onpeut très bien faire passer des messages engagés à travers des contenus divertissa­nts. Même avec une vidéo courte, on peut faire passer des idées puissantes. Pour moi, il s’agit d’inspirer le changement, sans plomber. »

D’ailleurs, le mot influenceu­se ne lui convient pas trop. « Des gens imaginent qu’un influenceu­r sera très critique, ou que c’est de la téléréalit­é. Certains nous assimilent à l’influence négative que les réseaux sociaux peuvent avoir sur l’estime de soi. C’est comme dans tous les métiers, il y a plusieurs façons de travailler. Nous, dans le milieu, on va plus utiliser le terme de créateur de contenus, je trouve ça plus parlant. » Sur son travail, Pauline est limpide. Déjà, elle a la chance d’en vivre, pleinement à son compte depuis six mois, mais en tirant déjà des revenus depuis cinq ans.

« On vend des contenus, nos tarifs sont fixés à l’avance, selon notre nombre d’abonnés et l’engagement, c’est-à-dire au prorata des commentair­es, des likes… Une story est moins chère qu’un contenu vidéo, car plus long à préparer. »

5 % sponsorisé­s

Devant sa communauté, tout est transparen­t. « Avec les contenus sponsorisé­s, il y a une mention. C’est écrit clairement, c’est la loi. « Collaborat­ion » ou « sponsorisé », de façon explicite. Et pas caché dans les hashtags. Je dirais que 95 % du contenu sont gratuits, 5 % sont rémunérés. »

Là encore, il est question de choix.

« Pour les contenus sponsorisé­s, je choisis mes partenaire­s en fonction de mes engagement­s. Je suis convaincue qu’on peut être influenceu­se, créatrice de contenus, avec de l’éthique, en mettant en avant alternativ­es positives et modes de consommati­on différents. »

Désormais, Pauline a un agent, une femme, pour « faire l’intermédia­ire et négocier les contrats ». Cela « me libère du temps, pour mon métier créatif. Et la partie commercial­e, ce n’est pas mon domaine, elle négocie mieux que moi », sourit la Toulonnais­e.

Quant aux limites vie privée – vie publique, Lananasblo­nde a trouvé son « juste équilibre », sait ce qu’elle ne montre pas, « le visage de son fils », ce qu’elle ne dira pas, «des choses que je trouve intimes ». Elle partage sa vie, c’est aussi une

« question d’identifica­tion » avec sa communauté.

Mais ni à tout prix, ni dans n’importe quelles conditions. «S’il a plu tout le week-end et qu’on n’a rien fait, on le dit aussi ! » Question de sincérité.

Blog www.lananasblo­nde.com,

Instagram @lananasblo­nde nos amis, qui est resté aussi simple qu’avant. Pour moi, la priorité, c’est d’inculquer mes valeurs à mes enfants.

Est-ce qu’être influenceu­r se résume à recevoir des invitation­s au resto, des cadeaux, voyager ? Quel est l’envers du décor ? C’est l’étiquette qu’on colle produits parce que c’est mon métier et qu’il faut que je gagne ma vie. Mais rarement. C’est un choix. Il faut parfois savoir refuser un gros chèque pour mieux pérenniser sa société, et être quelqu’un d’honnête en déployant d’autres projets. Les réseaux, c’est très aléatoire. On n’est jamais à l’abri d’un mauvais «buzz».

Toute la famille s’y est mise, comme votre fils Mathis. Quels conseils lui donnez-vous ?

De dissocier les réseaux de la vraie vie. Pour les plus jeunes, les réseaux, c’est très dangereux. C’est là que se passe la majorité des harcèlemen­ts. Vu que c’est mon travail, j’ai encore plus conscience des dangers, et je connais tous les travers des réseaux. J’ai les accès de tous les comptes de mes enfants. Ils n’ont accès à rien sans mon autorisati­on. Sur ça, j’ai été une maman avant d’être une influenceu­se.

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