Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Iter Organization » perd son directeur général
Directeur général d’Iter Organization depuis 2015, Bernard Bigot s’est éteint hier, emporté par la maladie. Chercheur, enseignant, haut fonctionnaire, administrateur, Bernard Bigot était d’abord un grand serviteur de l’État. Depuis la création de l’École normale supérieure de Lyon, pour laquelle il avait joué un rôle clé dans les années 1980 ; dans les différentes responsabilités qui furent les siennes au plus proche de ministres de l’Éducation et de la Recherche successifs ; dans ses fonctions de Haut-commissaire à l’Énergie atomique et tout au long de ses deux mandats à la tête du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Bernard Bigot aura mobilisé son intelligence, sa créativité, ses talents de diplomate et son impressionnante capacité de travail pour faire advenir « le monde meilleur » qu’il appelait de ses voeux.
Dans ce « monde meilleur », l’énergie, moteur du développement humain et social, occupait la place centrale. Le programme de recherche international ITER, dont il avait accepté d’assumer la direction en 2015, s’inscrivait dans cette perspective. Ayant initié dès son arrivée un ensemble de réformes profondes, Bernard Bigot avait permis au programme de retrouver une dynamique qui, depuis, ne s’est pas démentie.
En dépit de la charge de travail qu’ITER lui imposait, Bernard Bigot demeurait profondément impliqué dans de nombreuses institutions qui lui étaient chères à des titres divers.
Il était notamment président de la Fondation de la Maison de la Chimie ; membre du conseil d’administration de l’École supérieure chimie physique électronique de Lyon (CPE Lyon) ; président de la Fondation de l’Université de Lyon et suivait avec intérêt les travaux de l’Institut Mérieux, de l’Institut de Paléontologie Humaine, de la Fondation Prince Albert 1er de Monaco.
Il avait été récemment élu à l’Académie des technologies.
Disponible à tous ceux qui « voulaient comprendre »
Bernard Bigot était Commandeur de la Légion d’Honneur et Officier de l’Ordre du Mérite, Commandeur de l’Ordre royal de l’Étoile polaire (Suède), décoré de l’Étoile d’or et d’argent de l’Ordre du Soleil Levant (Japon) et avait récemment reçu la Médaille de l’Amitié, décernée par le gouvernement chinois. Disponible à tous ceux – média, responsables politiques ou économiques, personnalités ou simple visiteurs – qui « voulaient comprendre » ,ilsavait fournir des explications simples et éclairantes. Bernard Bigot était un visionnaire. Exigeant envers ses collaborateurs, il l’était plus encore envers lui-même. La loyauté était pour lui la plus haute des vertus et sous des dehors qui pouvaient paraître austères. C’était un homme d’une profonde humanité.