Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La dépression, deuxième cause d’invalidité en Europe
La dépression, un mot-valise employé à tout va. Et une
prise en charge qui n’est pas toujours adaptée. « Lorsque l’on se retrouve face à des patients dépressifs pharmaco-résistants, on doit se poser plusieurs questions, insiste le Dr Szekely. Ces personnes ne souffrent-elles pas plutôt d’une dépression dite réactionnelle, déclenchée par un événement précis comme un deuil, une séparation ou la perte de leur emploi ? Ne relèvent-elles pas plutôt d’une psychothérapie ? Souvent, ces patients résistants ont une histoire de vie marquée par des traumatismes qui les ont fragilisés et les empêchent d’aller mieux ; ces traumatismes ne sont pas nécessairement aussi graves qu’un viol, une agression ou un deuil ; il peut s’agir de harcèlement au travail, de dénigrement au sein de la famille etc. La déprime se chronicise et relève alors plutôt d’un travail de psychothérapie qui va permettre des déblocages. À condition qu’elle soit bien centrée sur les problématiques en cause. » D’où l’importance, selon le psychiatre, d’une prise en charge multidisciplinaire et des entretiens initiaux avec des psychologues. « Lorsque les patients racontent leur histoire médicale, il est fréquent que l’on découvre qu’ils n’ont pas travaillé sur leurs blocages. Ce qui peut expliquer l’échec de l’approche pharmacologique. »
EMDR, méditation pleine conscience... mobiliser tous les moyens
Face à une maladie qui constitue un véritable fléau, toutes les armes qui composent l’arsenal contre la dépression, psychothérapie adaptée, psychothérapie par mouvements oculaires (EMDR), méditation pleine conscience, stimulation magnétique transcrânienne (TMS), kétamine, électroconvulsivothérapie etc., ont leur place dans la prise en charge, insiste le psychiatre. « La dépression est aujourd’hui la deuxième source de dépenses et la 2e cause d’invalidité en Europe, devant les maladies cardiovasculaires et le cancer. Et on peut craindre que la situation ne s’aggrave encore dans les années à venir. Aussi, est-il essentiel que de mobiliser toutes les moyens à disposition. »