Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comment nous avons retrouvé « La Bolognèse »
Le restaurant des deux frères B. n’avait ouvert ses portes que peu de temps au début des années 1990. C’était sans compter sur un autre établissement, qui a davantage fait parler de lui.
Peu se souviennent du restaurant La Bolognèse , que Martial et Jean-Claude B. ont tenu au Cros-de-Cagnes pendant un an entre les mois d’août 1990 et 1991. Une pizzeria à la clientèle familiale, où, curieusement, la riche et élégante Ghislaine Marchal se rendait régulièrement, selon les dires du témoin entendu par les gendarmes en 2002 et qui assure connaître la vraie identité des meurtriers de la veuve de l’équipementier automobile. Le restaurant-spectacle Le Piano blanc, situé avenue du Loup et que le cadet des deux frères a dirigé à Villeneuve-Loubet, à la même époque, a davantage marqué les esprits. Notamment lorsqu’il est devenu une discothèque sous l’enseigne King’s Club.
Bagarres et coups de feu
Dans le quartier des Bouches-duLoup, où nous nous sommes rendus, les riverains se souviennent « des bagarres, du stationnement anarchique », « des bouteilles et verres brisés retrouvés dans les jardins voisins », comme Henri qui
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habite dans une petite maison située de l’autre côté de la rue. Le sexagénaire évoque également les éclats de voix des clients qui prolongeaient la soirée sur le parking de l’établissement jusqu’à une heure avancée du petit matin. «Il n’y avait pas eu un meurtre ? », s’interroge un autre habitant de ce quartier résidentiel. Des coups de feu avaient en effet été tirés aux abords, sans faire de victime. La presse s’en était fait l’écho. En 1988, l’Auberge du Loup, belle affaire dirigée pendant des années par un certain « Papou », qui servait une cuisine traditionnelle et célébrait mariages, baptêmes et autres réunions familiales, avait été reprise par Martial B. et ses associés et transformée en Piano blanc.
Spectacles de transformistes
« Il y avait là-bas des spectacles de transformistes » se souvient le serveur d’un café du quartier. En 1990, l’établissement devient discothèque, sans autorisation préfectorale d’ouverture de nuit préalable. Pendant deux ans, le King’s Club rend la vie impossible aux riverains qui, regroupés en association de défense des Bouches-du-Loup, obtiennent sa fermeture définitive deux ans plus tard. Aujourd’hui, l’ancien nightclub fait office d’habitation. Mais des couronnes en fer forgé ornent encore les grilles d’enceinte. Quant aux gérants, « ils étaient plusieurs, on les croisait parfois », se souvient Jean-François, à qui nous évoquons le prénom de Martial. « Ah oui, Martial, il était connu. La Bolognèse ? Oui, j’ai su qu’il avait aussi ce restaurant. Il se situait au début du Cros-de-Cagnes, quand vous venez de Villeneuve-Loubet en direction de Nice. Ça a changé plusieurs fois de nom. »
1. Tous les prénoms ont été modifiés.