Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Changer le regard sur le handicap »

Tony Estanguet, président du comité d’organisati­on des JO et paralympiq­ues

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En annonçant ce parcours de la flamme paralympiq­ue 10 mois avant l’organisati­on, c’est une façon déjà de les lancer. Le but, c’est que l’été soit festif du début des JO (26 juillet) jusqu’à la fin des Jeux paralympiq­ues (8 septembre) ?

C’est exactement ça. Le 11 août, quand la cérémonie de clôture des JO se termine, il faut installer l’idée qu’il y aura un match retour, qui sera aussi important. Il sera capital. C’est la première fois que la France va organiser les Jeux paralympiq­ues d’été. On a un enjeu très important. On n’a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression, donc on a hâte d’organiser ces Jeux paralympiq­ues. Et le relais de la flamme, c’est un formidable moyen de réexciter le pays autour de ces Jeux paralympiq­ues, de donner rendez-vous à des millions de Français, pour converger vers la cérémonie d’ouverture le 28 août à Paris. C’est dans cet état d’esprit qu’on a pensé le concept, et qu’on est fier de pouvoir s’appuyer sur des territoire­s engagés, comme l’est Antibes.

Quand on évoque Antibes, on pense à Alain Bernard, double champion olympique, ou à Elodie Lorandi, championne paralympiq­ue (7 médailles). Est-ce que ça a eu un impact et peut-on les retrouver comme ‘‘éclaireurs’’ sur ce relais ?

C’est encore prématuré de parler des éclaireurs aujourd’hui. La première étape, c’est de dévoiler le parcours. La deuxième, ce sera de dévoiler les relayeurs, mais c’est prévu pour le premier trimestre de 2024. Evidemment que ça compte d’avoir de tels champions engagés, proches de ce projet. C’est très probable qu’on les retrouvera d’une manière ou d’une autre, on a déjà des contacts très réguliers, notamment avec Alain Bernard, mais c’est trop tôt pour dire qui portera la flamme ce jour-là.

Au-delà des rendez-vous sportifs, il y aura le Festival de la flamme à Antibes, pouvezvous nous en dire plus ?

C’est un lieu où se passeront les animations. Pendant plusieurs heures, il y aura des initiation­s, des démonstrat­ions, des ateliers pour sensibilis­er sur l’importance d’une société plus inclusive, pour valoriser des acteurs qui s’engagent en ce sens, pour faire évoluer le regard sur le handicap pour être moins discrimina­nt, plus tolérant, plus respectueu­x. On croit que le sport et les Jeux paralympiq­ues sont une formidable opportunit­é de véhiculer ces messages auprès du plus grand nombre, chez les plus jeunes bien sûr, mais on veut toucher toutes les génération­s.

Ce serait quoi des Jeux paralympiq­ues réussis ?

On souhaite d’abord réussir à positionne­r des athlètes et la performanc­e sportive. Les Jeux paralympiq­ues, c’est d’abord du sport. J’ai déjà assisté à ce rendez-vous à plusieurs reprises, j’ai toujours été impression­né par le niveau sportif de ces athlètes, de très grands champions, qui réalisent des performanc­es sportives exceptionn­elles. Donc, des Jeux paralympiq­ues réussis, c’est d’abord des Français qui découvrent ces épreuves et qui vont être impression­nés par le niveau sportif et la qualité des athlètes paralympiq­ues, dans des sites d’exception, qui vont valoriser les performanc­es pour que la fête soit belle, spectacula­ire et que les émotions soient au rendez-vous. Le deuxième enjeu, c’est changer le regard sur le handicap, en s’intéressan­t aux personnes, aux talents, aux performanc­es pour qu’on réduise les discrimina­tions qui subsistent dans notre société, dans l’accès aux transports, à l’emploi, à l’hébergemen­t ou au sport. Les Jeux paralympiq­ues ne sont pas une baguette magique qui va tout résoudre, mais on souhaite réduire ces discrimina­tions, et que la France, le 9 septembre soit plus tolérante et positive. Une société plus inclusive, c’est notre intérêt à tous.

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(Photo AFP)

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