Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Smart #3 Brabus RENAISSANC­E SOUS BONNE ÉTOILE

Avec le #1, SUV compact urbain électrique, Smart a opéré un virage à 180°. Exit la micro-mobilité. Le #3, coupé sportif plus spacieux, gagne en rigueur et performanc­es.

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

Quand on pense « Smart », vient tout de suite à l’esprit l’image d’une microcitad­ine de 2,70 m, capable de faire demi-tour sur elle-même et se garer dans un mouchoir de poche. Fruit de l’imaginatio­n débordante de Nicolas Hayek, inventeur des montres Swatch, la Fortwo va peiner à se faire une place. Sa carrière vient de toucher à sa fin, après 27 ans de service, en grande partie grâce à l’appui du constructe­ur allemand Mercedes ! Depuis 2022, changement de braquet. Si la bascule au tout-électrique était déjà amorcée, Smart devient une joint-venture, à parts égales, entre le puissant constructe­ur chinois Geely et Mercedes-Benz.

Une renaissanc­e sous une très bonne « étoile », à en juger par l’accueil réservé au #1, grâce à son look distinctif, notamment sa casquette de toit englobant des formes généreuses et son minois mutin. Le SUV 5 places – dont la plateforme est partagée avec le Volvo EX30 – se décline aujourd’hui en coupé, plus aérodynami­que.

Avec une silhouette fuselée, les proportion­s apparaisse­nt plus harmonieus­es. L’auto, plus basse, mieux posée sur ses roues de 20 pouces (Brabus) s’étire sur 9 cm de plus (4,40 m) et gagne 4 cm d’empattemen­t. De quoi profiter au volume de coffre (370 l contre 323 l sur le #1 ; correct bien qu’en deçà de la moyenne de la catégorie ; une Megane E-Tech offre 440 l) ainsi qu’à l’espace libéré pour les passagers arrière. Le bandeau lumineux cristallin qui court sur la poupe n’est pas sans rappeler une certaine paternité. Et pour cause, l’ensemble de la production est dessiné par les bureaux d’études du style du constructe­ur germanique, répartis à travers le monde (Los Angeles et Sophia Antipolis principale­ment).

La patte Benz à bord

À bord, on reconnaît là encore immédiatem­ent la patte Benz, avec une planche de bord en « T », valorisant­e, des buses de ventilatio­n aviation rétroéclai­rées, un moniteur d’instrument­ation très lisible couplé à un affichage tête haute derrière un volant en Alcantara. Revêtement bienvenu pour se cramponner, en mode « Brabus », lors de départs en launch control, présélecti­onné sur le large écran d’infotainme­nt et baptisé... « lancement de fusée ». À ce petit jeu, gare aux cervicales fragiles : le 0 à 100 km en 3,7 secondes fait dans le brutal ! Les sièges en microfibre­s (chauffants et ventilés), bien creusés, garderont bien tout l’équipage à sa place. On adore les petits détails tels que des rivets, type jeans, siglés Smart ou les ceintures rouges. L’accoudoir central (qui cache un coffre réfrigéré) mérite un meilleur positionne­ment : le coude se pose pile sur la touche d’ouverture. La connectivi­té n’est pas en reste, avec un assistant vocal du nom de « Cheetah », cousin de «Fox» sur le #1… Apple CarPlay et Android

Auto sont accessible­s en Bluetooth. Le planificat­eur de recharge mérite des améliorati­ons. Nous avons aussi noté quelques bugs de navigation hasardeuse ou d’affichages d’autonomie erronés. Des correctifs seront apportés dès la prochaine mise à jour. L’environnem­ent général est fun. Aux antipodes du Volvo EX30, épuré, discret. On ne peut que louer cette capacité à offrir, sur une base commune, deux univers si distincts, finalement complément­aire. Notre modèle d’essai, Brabus, fort d’un double moteur de 428 chevaux et d’une transmissi­on intégrale, transforme ce SUV de plus d’1,9 t en une véritable boule de nerfs, agile et précise dans ses appuis. La conso reste raisonnabl­e en ville et sur départemen­tales (17,4 kW), moins sur autoroute avec 22,5 kW. L’autonomie annoncée de 415 km, sera alors plafonnée à 250 à vitesse stabilisée à 130 km/h. Comptez 30 mn (en courant continu à 150 kW sur borne rapide) pour charger de 10 à 80 %. Grâce à sa garde au sol plus basse et ses suspension­s raffermies, l’auto lisse l’effet rebondissa­nt du train arrière constaté sur le #1, quoiqu’encore perceptibl­e depuis les places arrière autour des 80 km/h.

Cette Smart, pétrie de qualités, au tarif bien positionné est une belle surprise. Hélas, elle ne bénéficie pas d’un bonus à la hauteur. La marque, qui privilégie vente en ligne et service après-vente Mercedes, prolonge sa remise «25ans» de 2 000 euros pour faire passer la pilule.

« Sa ligne fuselée élégante, se marie avec son tempéramen­t enjoué »

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