Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Non » au tri des élèves et groupes de niveaux

Enseignant­s et parents d’élèves des collèges de Carcès et du Luc se mobilisent contre la « réforme Attal ». Ils ne souhaitent pas devoir « trier les élèves » et augmenter les risques de violences.

- N. C.-V.

Le 5 octobre 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, a annoncé dans un discours tenu à la Bibliothèq­ue nationale de France, qu’il souhaitait mettre en oeuvre une réforme pour remonter le niveau des élèves des écoles. Cette réforme nommée « Le Choc des savoirs », selon la formule employée par le gouverneme­nt, prévoit des changement­s comme celui de revoir les programmes, leurs contenus ou leur structurat­ion.

Mais, dès la rentrée de septembre 2024, il est prévu de faire des groupes de niveaux en mathématiq­ues et français pour les élèves des classes de 6e et de 5e. Ce point, qui est loin de faire l’unanimité dans le corps enseignant, fait, depuis son annonce, du bruit avec des mobilisati­ons « Collège mort » ou des articles divers dans la presse.

Gabriel Attal, Premier ministre, a confirmé la mise en place de diverses mesures, pêle-mêle, avec la publicatio­n de l’arrêté du 15 mars 2024 modifiant l’arrêté du 19 mai 2015 relatif à l’organisati­on des enseigneme­nts dans les classes de collège (Journal officiel du 17 mars 2024).

Crainte de harcèlemen­t supplément­aire

Les groupes de niveau, en fonction du besoin des élèves identifiés par les enseignant­s, seront mis en place (Article 4-1). Les mathématiq­ues et le français occuperont une grande partie du temps d’enseigneme­nt avec 4 heures 30 par semaine pour chaque matière. Puis, les groupes de niveaux seront « défaits » pour revenir à un groupe classique de classe, entre autres, pour les enseigneme­nts généraux.

Ce qui inquiète les enseignant­s dans cette partie de la réforme, c’est qu’ils vont devoir « trier les

élèves », mais aussi leur poser, indirectem­ent, une étiquette entre « les bons, les intellos, etc. »et« les

nuls, les zéros, etc. ». Ils craignent, alors qu’intoléranc­e, violence, harcèlemen­t sont de plus en plus présents dans les collèges, «que cela favorise la discrimina­tion et le harcèlemen­t». Ils sont aussi inquiets à d’autres points de vue.

La classe, comme on la connaît aujourd’hui, représente une entité hétérogène où les diversités sociales et culturelle­s sont présentes.

Dans une classe, une synergie se crée et il devient intéressan­t de travailler sur des projets, parfois de façon pluridisci­plinaire, avec au moins deux professeur­s enseignant deux matières différente­s, travaillan­t sur un même projet (en langues et géographie ou histoire par exemple).

Le collège Geneviève-de-GaulleAnth­onioz sera tout aussi concerné par cette réforme à la rentrée prochaine.

C’est pour cela que certains professeur­s s’étaient mobilisés ce mardi 9 avril pour organiser une réunion publique où parents de collégiens et d’enfants de CM2 étaient conviés.

Étaient aussi invités les professeur­s des écoles de classe de CM2. Si cette réunion avait pour objet d’expliquer la réforme, ainsi que ses divers impacts, l’autre objet de la réunion était aussi de mobiliser enseignant­s et parents sur des actions futures à Carcès, comme une journée « Collège mort », par exemple, et en coordinati­on avec d’autres collèges.

 ?? (Photo N. C.V.) ?? Parents et enseignant­s prêts à poser leurs banderoles de protestati­on devant le collège de Carcès.
(Photo N. C.V.) Parents et enseignant­s prêts à poser leurs banderoles de protestati­on devant le collège de Carcès.

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