Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le projet de parc photovoltaïque est loin de faire l’unanimité
Alors qu’une enquête publique s’achève, un collectif s’oppose à l’implantation d’un parc dans la forêt communale. Ses membres s’interrogent sur son impact environnemental.
Le photovoltaïque sera-t-il une solution d’avenir pour Campsla-Source ? Si la municipalité, le maire David Clercx en tête, en est convaincue, certains habitants de la commune le sont beaucoup moins. C’est le cas du « Collectif citoyen campsois », pour qui la balance entre les avantages et les inconvénients du projet porté par la société Voltalia (lire ci-contre) penche très largement vers le négatif. Notamment en raison des deux zones forestières de 13 (partie communale) et 17 ha (sur des terrains privés) au lieu-dit « le Jas de Robert », sélectionnées.
« On a surtout un avis différent sur ce projet qui est mis en avant par la Ville, précise le président du collectif, Christian Kruch. Sur la déforestation et le défrichement d’une forêt classée naturelle. Aujourd’hui, on s’oppose à ce projet A, et on est en mesure de proposer d’autres solutions avant de détruire un espace naturel, une biodiversité et un écosystème. »
Pas « contre » le photovoltaïque
Les membres du collectif insistent sur plusieurs éléments. Tout d’abord, ils ne sont pas contre le photovoltaïque mais contre «la destruction d’une forêt ». Ils l’assurent ensuite : leur démarche n’est pas politique et n’est en rien une opposition au maire de Camps. Pourtant, des griefs contre le premier édile et, plus largement, la municipalité, les membres du collectif en ont.
Outre l’impact du projet sur la ressource et l’approvisionnement en eau (réduction de l’évapotranspiration, perturbation, voire rupture du cycle naturel de l’eau), la perte de la biodiversité qu’ils jugent inévitable,
ils reprochent à la Ville un manque de communication sur le projet. « Le projet a poussé en 2020, et en 2021 il y a eu quelques lignes dans la gazette de la commune, continue Christian Kruch. Pendant les voeux (de 2021), il parlait de Covid, je pense que les gens avaient autre chose à penser que les panneaux solaires. »
Le collectif regrette également le manque de concertation citoyenne. « Ce que je regrette aujourd’hui, c’est
que sur des sujets qui engagent les communes à si long terme, nos maires et nos élus, pour qui j’ai un immense respect, n’aient pas compris qu’il fallait faire de la concertation citoyenne, explique Pascal Mayol. Mais on ne peut pas jeter la pierre à tous ces maires qui disent oui à ces projets, parce qu’on leur vend du rêve. »
Pour le collectif, il y a urgence à agir. Car si le dossier est validé, les premiers abattages pourraient intervenir d’ici quelques mois. Mais même dans ce cas, les membres ne s’avoueront pas vaincus pour autant. « Si le projet est validé on fera un recours auprès du tribunal, insiste Christine Mestre. S’il faut aller plus loin, on ira plus loin. On est totalement non-violents dans notre démarche, mais s’il faut se mettre devant les machines, on le fera. »