Michaël Latz : « On veut saboter le Bateau blanc »

Président de la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) du Bateau blanc, Michaël Latz ne décolère pas. Pour lui, le projet d’extension du Leclerc a déjà une conséquence directe sur l’activité économique du centre-ville. « On fait moins

25 % depuis 4 mois. »

Comment les travaux tout juste lancés peuventils affecter le chiffre d’affaires de la librairie du centre de Brignoles ? La réponse tient en trois mots : Espace culturel Leclerc.

« Pas une bonne nouvelle pour le centre-ville »

Il y a quelques semaines, l’Espace culturel, subdivision du magasin principal, déménageait. Le site contigu de la galerie principale était déserté au profit d’un grand magasin, dans un bâtiment voisin. Là, dans des rayons immenses, sur des étals flambant neufs, des livres, des BD, des mangas, des produits dérivés, de la papeterie… Bref, tout ce que fait le Bateau blanc, en plus grand. « Déménager l’Espace culturel, c’est forcément inclus dans le projet de restructuration du magasin, souligne le président de la libraire brignolaise. Si on voulait saboter ce qu’on a fait au Bateau blanc, on ne s’y prendrait pas autrement. » Pour Didier Brémond, pas de doute : « Le Bateau blanc n’a rien à voir avec l’Espace culturel Leclerc. » Philippe Landais, directeur du Leclerc, abonde : « Notre concurrence, ce sont les Cultura. Il faut éviter une évasion culturelle vers la côte. »

Ne pas considérer le Bateau blanc comme concurrent est peut-être déjà une preuve que la librairie va souffrir.

Michaël Latz en est persuadé : « Le livre n’est pas une marchandise comme les autres. Et notre baisse d’activité n’est pas une bonne nouvelle pour le centre-ville en général. Nous ne sommes peut-être pas les seuls, mais le Bateau blanc agit comme une locomotive du centre de Brignoles. Là, on met en péril la librairie. » En attendant d’autres victimes collatérales ?

Après l’ouverture du nouvel Espace culturel Leclerc, la librairie de Brignoles voit son chiffre d’affaires dévisser.