Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Alain Chamfort SE SOUVIENT DE CANNES

En visite sur la Croisette pour présenter son nouvel album, « L’Impermanen­ce », le chanteur a partagé avec nous quelques épisodes savoureux de ses précédente­s venues dans les parages, à différente­s époques de sa vie.

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

L’élégance ne s’achète pas. C’est dommage pour certains, parce qu’Alain Chamfort aurait du stock pour eux. Même après une longue journée de promotion, entre les interviews et un passage à la Fnac pour échanger avec son public et dédicacer « L’Impermanen­ce », et avant un live en petit comité dans le Jardin Sacem, l’artiste de 75 ans nous a accueillis avec courtoisie, perché au dernier étage de l’hôtel Cannes Centre Univers.

Un orgue électroniq­ue et des glaces sur la Croisette

« L’impermanen­ce », avec ses quatorze titres soignés (chez Pias/BMG), sera le dernier album du chanteur, qui prévoit tout de même de continuer à sortir des singles et de donner des concerts

(nous y reviendron­s dans un prochain article).

Après avoir discuté de ce clap de fin, de ses partis pris modernes et de ses collaborat­ions également destinées à insuffler un nouvel air, on a demandé à l’interprète de « Manureva », « La Fièvre dans le sang » ou encore « Le Temps qui court » de parler du lien qu’il entretient avec Cannes. Ce qui nous a menés à son enfance. « Quand j’avais douze ans, on était descendu à Cannes avec mes parents, dans leur estafette. On faisait du camping au Cannet, j’avais apporté mon petit clavier électroniq­ue pour faire des sets avec des musiciens. Et puis certains soirs, on allait manger une glace sur la Croisette. »

Cloclo et sa Ferrari, partout sur sa route

Durant ces vacances, un drôle de concours de circonstan­ces placera Alain Chamfort devant celui qui lui mettra le pied à l’étrier, en acceptant ses compositio­ns et lui offrant ses premières parties, avant d’être jaloux de son succès naissant : Cloclo. « Mes parents s’étaient arrêtés à une station-service pour mettre de l’essence dans l’estafette. Et là, on est tombés sur Claude François, en train de faire le plein de sa Ferrari. Et puis un autre jour, on s’était arrêtés devant le Martinez pour écouter un orchestre. On gênait un peu le passage, une voiture a klaxonné : encore Claude François ! »

Une drôle de nuit entre potes au Palais

Un peu plus tard, le jeune Alain Le Govic (c’était aussi Claude François nd qui lui avait dit de changer son nom) a vécu une autre aventure ici. « En 1965, avec mon groupe, Les Mods, on était venu pour faire connaître notre musique. Et comme on n’avait pas un rond pour prendre un hôtel, on avait dormi dans l’ancien Palais des festivals, derrière un bar. Le lendemain, on s’était lavés dans les toilettes. »

Sur les marches avec « Don Juan »

Il y a deux ans, Alain Chamfort était revenu sur les lieux du « crime ». Par la grande porte, et en tant que comédien, cette fois. « On avait monté les marches avec l’équipe de ‘‘Don Juan’’, le film de Serge Bozon. Se retrouver si exposé devant la haie de photograph­es ?

C’était amusant », explique celui qui était à l’affiche du « Tableau volé » de Pascal Bonitzer début mai. « Je ne cours pas les castings, mais à chaque fois qu’un réalisateu­r pense à moi, ça me fait plaisir. » En revanche, pour composer une musique de film, pas la peine de l’appeler. Depuis l’expérience « À mort l’arbitre », avec JeanPierre Mocky, Alain Chamfort est vacciné.

« C’était décevant, il ne savait pas ce qu’il voulait. J’ai fait comme j’ai pu et il a collé ça comme ça lui disait, sans qu’on comprenne trop pourquoi. L’expérience ne m’a pas donné envie de réessayer. »

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