Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
L’Étoile, l’ogre attendu
On ne sait pas comment l’aventure finira, mais son commencement suggère l’attention : l’Étoile est plus facile à prendre dans un match fermé. Ce jour-là, à Grammont, la réserve de Montpellier fait descendre quatre « molosses » pros, la joue traînard et rafle la mise (1-0) sur un coup de dé. Fréjus/Saint-Raphaël, timoré, est reparti avec un avantage sur la possession franchement stérile. Depuis ce revers initial, l’équipe de Charly Paquillé a de nouveau les cartes en main. Elle s’est même nettement lâchée, se replaçant dans la course des prétendants (4e). Elle aurait pu s’incliner contre la réserve de Monaco (1-1), dans une sortie où rythme et état d’esprit insufflés étaient finalement récompensés. Elle a poursuivi son élan sur l’étang de Berre, samedi dernier, face à un Marignane/Gignac médusé par un tel feu d’artifice (5-2). L’Étoile est bien l’ogre qu’on attendait.
Potentiel offensif
Justement relégué après une saison pénible, le club intercommunal a relevé le défi du CFA avec l’ambition attendue de retrouver le National qu’il n’a jamais quitté depuis sa création, en juin 2008. Sur le papier, il y a mis les moyens : Diaw, Gbohou, Soly, Tlili, Tibéri ont rejoint une barque déjà bien garnie par les Orinel, Deneuve, Delvigne et des jeunes prometteurs comme Dao Castellana. Surtout, le potentiel offensif, avec Gbohou, Tlili, Soly, Mendy, Mendes, avec Orinel à la baguette, a de quoi donner le tournis! Le meilleur exemple? L’ancien Cannois, Giordane Mendes, a rapidement étalé son registre de percussion et de vitesse qui, sorti du banc, a de quoi « casser » quelques reins. En conservant son fidèle entraîneur et son staff éloquent (cinq membres), l’Étoile a su faire fructifier son intersaison et donné aux défenses adverses indisciplinées quelques soucis. En quête d’automatismes dans un « 4-3-3 barcelonais », les coéquipiers d’Yasser Baldé développent déjà une intensité électrique. Le banc est solide et, avec deux spécialistes des coups de pied arrêtés (Orinel et Tibéri), la formation est-varoise a le potentiel pour bien voyager. Si tout était si simple, on oublierait presque l’absence de buteur confirmé, la lourdeur de la défense centrale et surtout l’inconnue du développement tactique de l’équipe, forte de dix recrues. Mais le pari de l’été, celui du renouveau, est en passe de réussir. L’essentiel était là.