Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Droit du consommateur
Tous les samedis, Var matin ouvre ses colonnes à UFC-Que Choisir. Une association particulièrement active dans le grand Est-Var (agglomération de Fréjus Saint-Raphaël, Dracénie, golfe de Saint-Tropez) pour défendre les consommateurs. Une fois par semaine, elle nous fait part d’une difficulté d’un de ses adhérents ou d’un sujet traitant des obstacles des lois. Aujourd’hui, PRUDENCE POKEMON
L’utilisation du jeu Pokémon Go fait l’objet de plusieurs recommandations gouvernementales depuis sa sortie le juillet . Cette application en réalité augmentée (superposition d’images D ou D à notre perception de la réalité, en temps réel) occasionne de nouveaux questionnements juridiques. Le jeu de capture de petits monstres (les Pokémon, donc) est désormais disponible en téléchargement dans les boutiques App Store (iPhone) et Playstore (Android) Innovant, Pokémon Go l’est sans conteste: il mêle astucieusement jeu vidéo et réalité augmentée. Mais le jeu est aussi très curieux en matière de données personnelles, potentiellement coûteux et même parfois dangereux. Explications. La folie Pokémon se décline désormais sur smartphone. ans après la sortie du premier jeu vidéo sur la mythique console Game Boy, qui actait la naissance d’une saga planétaire, le concepteur et l’éditeur N. ont su coller à son époque. Désormais, les joueurs chassent ces petits monstres en réalité augmentée, grâce à l’appareil photo de leur smartphone (iOS ou Android). Ils sont géolocalisés en temps réel, connectés à Internet, et jouent principalement en extérieur, où Bulbizarre, Rattata et les autres Pokémon peuvent surgir à chaque coin de rue. Il suffit de les viser avec le capteur photo et de les viser avec des Pokéball pour les attraper.
Pas si gratuit : JUSQU’À € POUR DES POKÉPIÈCES Le concept est décapant, le jeu amusant, et le succès au rendezvous pour les « inventeurs ». Le jeu, téléchargeable gratuitement, propose en effet des achats depuis l’application (ce sont les achats « inapp » ou « intégrés »). Le joueur peut ainsi acheter des Poképièces pour progresser. Comptez , € pour un lot de , , € pour un lot de , , € pour un sac de et jusqu’à , € pour un trésor de (notez qu’en bons commerçants, Nintendo et Niantic pratiquent des tarifs dégressifs…). Bon à savoir : Si vous avez configuré des achats partagés au sein de la famille dans le Google Playstore ou dans l’App Store: vous êtes responsable des dépenses de tous les membres du groupe! Si vous avez joué avant la sortie officielle de l’application en France, c’est que vous avez dû vous « débrouiller » pour l’installer. Si vous avez été prudent, vous l’avez fait depuis une source sûre. Mais sur les smartphones sous Android, certains des fichiers sources (dits APK) proposés au téléchargement sont en fait des chevaux de Troie. Une fois chargés, ils donneront aux hackers un accès complet à votre smartphone, et surtout à vos données personnelles. Ils pourront même, parfois, en prendre le contrôle à distance.
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a fait publier un message d’alerte sur les cyber-risques liés à l’installation et l’usage du jeu. Elle a aussi émis plusieurs recommandations de cybersécurité pour protéger les données à caractère personnel de chacun, comme : Veiller à ne télécharger que la version originale de l’application; Désactiver l’installation d’applications ayant pour sources des sites tiers ; Vérifier les permissions demandées par l’application; Cloisonner son identité réelle de celle utilisée sur le jeu; Éviter le partage d’informations de géolocalisation. Que le jeu ait en permanence besoin de vous géolocaliser est une chose, donner carte blanche pour avoir accès à vos données en est une autre. Enfin, le gouvernement a prévu une campagne de sensibilisation à la pratique de ce jeu pour les élèves à la rentrée scolaire .