Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Montpellie­r au point mort

Après deux défaites pour commencer la saison, le MHR cherche un second souffle

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Retard dans la préparatio­n, mutation contrariée du système de jeu et an II de l’ère White : Montpellie­r, demifinali­ste du dernier championna­t et vainqueur du Challenge européen, ne parvient pas à enchaîner sur l’élan de la fin de saison précédente, bouclée par quatorze succès en seize rencontres. Avec deux défaites à Toulouse (20-12) et à domicile devant Clermont (22-26), le MHR repart mal et occupe une 12e place, préoccupan­te avant un déplacemen­t périlleux à Bordeaux demain lors de la 3e journée de Top 14. « Nous sommes conscients que nous ne faisons pas un très bon début de saison. Dans la qualité de jeu, l’intensité ou l’envie, on n’est pas au niveau », constate le deuxième ligne Robins Tchalé-Watchou.

Paillaugue : « On est lourd »

Au bout d’une saison relativeme­nt accomplie et surtout d’un premier trophée, Montpellie­r cherche un second souffle pour amorcer la seconde saison de l’ère Jake White, arrivé en décembre 2014 pour succéder à Fabien Galthié. « La saison passée, on a survolé quelques fois notre sujet. C’était le minimum vu notre écurie et nos prétention­s. Il ne faudrait pas que l’on manque d’humilité. Ce sport a la particular­ité d’être dur », interroge Tchalé-Watchou. Étourdi peut-être par la conquête d’un premier trophée, la motivation encore éparse, le MHR court après la bonne cadence et la bonne forme physique. « On manque un peu de gaz, un peu de rythme. On est lourd sur les déplacemen­ts de nos avants. On fait aussi tomber beaucoup de ballons », remarque le demi de mêlée Benoît Paillaugue, éludant les soucis de la défense ou la faillite en touche. La saison précédente, les Héraultais ont mis en place un jeu très physique qui a

consumé leurs adversaire­s sous l’impact destructeu­r de leurs avants et consommé beaucoup d’énergie autour d’une deuxième ligne Jacques Du PlessisPau­l Willemse, aujourd’hui sur le flanc. « On a eu pas mal de pépins à des postes-clés au sein de notre pack », admet Paillaugue. Au bout d’une saison à rallonge, après la coupe du monde en Angleterre, Montpellie­r a bénéficié d’un seul mois de préparatio­n, peut-être pas suffisant pour recharger les batteries, presque vide, et affiner un système de jeu, en pleine évolution. « Nos adversaire­s se disent que s’ils nous contrent sur le secteur physique, cela va être plus facile. C’est pourquoi on étoffe notre système de jeu, mais on n’a pas eu beaucoup d’entraîneme­nt pour l’adopter, justifie Benoît Paillaugue. Aujourd’hui, nous sommes sous pression après deux défaites, mais il ne faut pas tirer la sonnette d’alarme. »

Altrad attend davantage

Jeudi, à trois jours du déplacemen­t à Bordeaux-Bègles, le président Mohed Altrad, plutôt discret, a assisté à la séance vidéo au côté de son effectif. Le patron du MHR, qui a encore beaucoup investi à l’intersaiso­n avec le recrutemen­t de Nadolo, Dumoulin ou Tomane, attend une réaction en terre girondine, où Montpellie­r n’a concédé qu’une défaite depuis le début de la décennie. L’expériment­é talonneur des Springboks Bismarck Du Plessis a visiblemen­t saisi le sens du message présidenti­el. « Les défaites à la maison nous ont fait mal l’an passé et ont mis la pression. À Bordeaux, nous devons nous rattraper notre faux pas devant Clermont et réduire l’écart avec les équipes de tête », explique le Sud-africain. Pour ne pas finir à bout de souffle, Montpellie­r ne veut pas prendre trop de retard.

 ?? (Photo AFP) ?? Les Montpellié­rains (ici Dumoulin, coincé par les Clermontoi­s Lopez et Spedding) ont démarré leur championna­t de la pire des manières.
(Photo AFP) Les Montpellié­rains (ici Dumoulin, coincé par les Clermontoi­s Lopez et Spedding) ont démarré leur championna­t de la pire des manières.

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