Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
TOP JOURNÉE, TOULON - BRIVE : -) Un prêcheur dans le désert
Malgré une réussite jamais démentie au pied, Leigh Halfpenny, le bon samaritain gallois, n’a pu sauver une équipe toulonnaise dépassée et surprise par l’agressivité briviste
Pas de chance pour Vincent Clerc, voire Matt Carraro, qui faisaient hier leur grande rentrée avec le RCT. Il y a des soirs à ne pas mettre un ailier dehors et malgré la douceur de cette fin d’été, et un stade Mayol vêtu de ses plus beaux atours, ils ont vécu une bien triste entrée en matière. Très vite, on comprit que ce RCT-là, emprunté et même agressé, ne leur offrirait que très peu d’occasions de briller. Bougés en mêlée, et globalement privés de ballon, les Rouge et noir n’ont jamais réussi à prendre la mesure des Brivistes plus d’une heure durant.
En-avant en vain
Une longue période de doute au cours de laquelle, le Toulousain réussit une passe sur son premier ballon, leva en vain les bras pour rappeler à ses copains qu’il était bien là, le long de la tribune Bonnus, à errer comme une âme en peine et enfin, fit un en-avant grossier sur une passe un peu appuyée avant de récupérer un ballon aérien (54e). Et de commettre un nouvel en-avant (62e)... Pendant ce temps, Carraro ne fut pas plus sollicité mais réussit lui aussi à toucher
Les nouvelles ramasseuses de balles du RCT et leurs jolies marinières. Un peu de douceur ne peut pas faire de mal à ce sport de brutes...
L’ovation réservée par le public toulonnais à son champion olympique, Josua Tuisova.
Le retour en enfance de Luc le Belge, chargé hier soir de diriger le modèle réduit de Stratobus qui amènera désormais le tee aux buteurs toulonnais, tâche dont il s’est acquitté avec maestria et un plaisir évident.
La précision de Leigh Halfpenny, de près comme de loin, qui a encore permis au RCT de prendre la tête puis de s’accrocher au score…
La réaction du public toulonnais qui s’est tout de suite porté comme un seul homme au soutien de ses couleurs quand les Rouge et noir se sont retrouvés à 13 contre 15… Rien de tel qu’un sentiment d’injustice pour réveiller Mayol. un ballon en bout de ligne (3e), fut l’auteur d’un bon repli défensif sur Lapeyre (21e) puis sur Germain (52e) et c’est à peu près tout… Pour le spectacle et des essais, on repassera et les deux malheureux ailiers du jour, avec nous. Incapable de prendre le dessus devant, le RCT aurait même dû couler avant la mitemps si Halfpenny n’avait encore réussi un véritable festival au pied et si l’arbitre, M. Ruiz, ne lui avait pas offert royalement six pénalités consécutives, dont deux sur mêlée fermée au moment où il évoluait à 13 contre 15… Se sentait-il redevable envers le RCT après avoir accordé un essai de pénalité à Brive et sorti Guirado (après Chiocci) sur l’action? Toujours est-il qu’après avoir donné l’impression de compenser, son arbitrage fut beaucoup plus équilibré lorsque les deux équipes se retrouvèrent à nouveau à 15 contre 15.
Suspendu à sa botte
Germain, qui avait calé une fois en première période, se chargea alors de sanctionner tous les errements toulonnais et Leigh Halfpenny, malgré tout son talent, regarda le score enfler jusqu’à 15-22. On crut alors que c’était fini tant le RCT semblait peu inspiré et mal dans ses crampons, mais le Gallois ramena de nouveau le RCT dans la roue de Brive (21-22, 69e) sans que ses ailiers n’aient toujours touché un vrai ballon. Suspendu à la botte du Gallois, le public voulait y croire encore un peu. Mais à force de ramer et de manquer d’ambition, le RCT finit par récolter ce qu’il méritait : sa première défaite à Toulon.