Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Le drame conjugal de Trans devant les assises

Le crime ne prend pas de vacances, même dans le Var. La cour d’assises reprend ses marques ce lundi: drame conjugal à Trans-en-Provence et agression violente à domicile à Saint-Maximin

- G. D.

Les vacations judiciaire­s sont terminées pour la cour d’assises du Var, qui ouvrira aujourd’hui, au palais de justice de Draguignan, sa huitième session de l’année. Une session de trois semaines, qui sera successive­ment présidée par les conseiller­s Benoît Delaunay et François Guyon. Quatre affaires criminelle­s seront soumises à l’intime conviction des jurés varois: deux affaires de sang et deux crimes crapuleux.

Trans : le mari, l’épouse et le cutter

La nuit du 19 août 2014 à Transen-Provence, après s’être introduit dans la maison familiale dont il avait l’obligation de se tenir éloigné, Frédéric Ferraton, 58 ans, a porté onze coups de cutter dans le cou de son épouse. Celle-ci a heureuseme­nt survécu, et sera partie civile (représenté­e par Me Patrick Giovannang­eli) au procès de son mari, de lundi à mercredi. Accusé de tentative de meurtre sur conjoint, celui-ci aura un défenseur d’envergure en la personne de Me Eric Dupond-Moretti. Depuis le mois de mars précédent, Maryline avait décidé de demander le divorce. En juillet, elle avait porté plainte contre son mari pour des violences. Le domicile conjugal était depuis interdit à Frédéric Ferraton. Selon elle, il a surgi avec un cutter à la main et lui en a donné plusieurs coups, lui occasionna­nt trois mois d’incapacité, avant de retourner l’arme contre lui, se blessant au cou sans gravité. Frédéric Ferraton a contesté avoir mûri le projet de tuer son épouse, puis de se donner la mort, comme semblent le laisser à penser plusieurs courriers à l’intention de leur fils. La préméditat­ion ne lui est d’ailleurs pas reprochée. Il a aussi contesté toute intention de meurtre, évoquant une agression de son épouse, qu’il serait parvenu à désarmer pour se défendre. À la cour le soin d’arbitrer entre ces deux thèses.

« Chauffeurs de pieds » à Saint-Maximin

C’est son ADN, retrouvé sur une scène de crime, qui conduira Mohammed Elatechane, jeudi et vendredi, dans le box de la cour d’assises du Var. Des quatre auteurs d’un vol avec arme, commis en bande organisée et avec des violences, dans la nuit du 16 au 17 février 2014 à Saint-Maximin, ce Marocain de 38 ans, demeurant à Trets, est le seul à avoir été identifié. Il a admis sa participat­ion à cette agression d’un couple à domicile, s’attribuant le rôle d’un simple guetteur, et refusant de donner les noms de ses comparses. L’accusé ne veut surtout pas endosser le rôle de celui des quatre malfaiteur­s encagoulés qui a mis le couteau sous la gorge du chef de famille, menaçant de lui couper un doigt, puis lui brûlant le mollet avec un fer à repasser. À la manière des « chauffeurs de pâturons » du XVIIIe siècle, qui brûlaient les pieds de leurs victimes pour leur faire avouer où elles cachaient leurs économies. Couteau et fer sur lesquels a précisémen­t été retrouvée l’empreinte génétique de Mohammed Elatechane. Faute de coffre-fort, les agresseurs étaient repartis avec les cartes bancaires de leurs victimes, ainsi que leur voiture, incendiée peu après. Me Isabelle Colombani mettra son éloquence au service du couple. L’accusé sera défendu par Mes Frédéric Monneret et Chehid Selmi.

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(Photo doc Var-matin) Le palais de justice de Draguignan ouvrira aujourd’hui sa huitième session de l’année.

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