Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
« Un prélèvement infime au regard de l’agriculture »
Jean-Georges Labat, responsable d’exploitation de Beaupré
La source Beaupré, qui est un affluent de la source du Gapeau, est exploitée à Signes par le groupe Ogeu depuis 1998. L’usine de conditionnement compte quinze salariés. Sa capacité de production ne variera pas, précise la direction : si les autorisations sont accordées, les deux eaux seront embouteillées en alternance. Actuellement, Beaupré produit 45 millions de bouteilles soit environ 60 millions de litres par ans (chiffres de 2015). Diffusée régionalement, produite pour l’armée - Ogeu est titulaire du marché sur le plan national l’eau de source Beaupré est aussi exportée en Asie, en Afrique, au Japon et même en Australie pour la consommation d’une clientèle sensible à l’image de la Provence et de la Côte d’Azur.
Que pensez-vous des réticences des usagers du Gapeau face au nouveau projet de captage ? Je peux bien sûr comprendre leurs inquiétudes, mais nous n’augmenterons pas les volumes et il n’y aura pas une deuxième ligne d’embouteillage. Les études menées par le syndicat du bassin-versant ne tiennent pas compte de nos volumes actuels jugés trop faibles: c’est ce qu’il est ressorti d’une récente réunion avec la CLE. Ils sont dérisoires par rapport aux prélèvements des agriculteurs.
Où va l’eau de la nappe du nouveau captage ? On ne sait pas vraiment, c’est un sol karstique. C’est une eau passante dans le sol. Nous sommes soumis à des contraintes, des études. Un hydrogéologue commis d’office par l’Agence régionale de l’eau et la Dreal doit s’assurer que le projet est valable.
Quelles sont les caractéristiques du nouveau forage retenu? Il est qualifié à m/heure, soit litres/seconde. Aujourd’hui, nous exploitons une résurgence. L’eau du nouveau forage, elle, est puisée assez profondément. Elle est faiblement minéralisée, sans nitrates, et vient d’un massif très préservé qu’est la Sainte-Baume. Nous préservons le milieu naturel qui est autour pour pérenniser ce forage et nous sommes très contrôlés par rapport aux prélèvements. L’Agence régionale de l’eau va établir un plan d’échan-tillonnage. Nous vendons des milliers de bouteilles et % de nos volumes sont distribués dans la grande distribution où les contrôles sont également très nombreux par rapport à la qualité de l’eau. Et nous bénéficions du savoir-faire de la mise en bouteille.