Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
MichèleRivasi(EELV):«Nousdevons construireunmieux-vivreensemble»
Elle a fini par réunir les parrainages nécessaires. Avec Cécile Duflot, Yannick Jadot et Karima Delli, Michèle Rivasi, 63 ans, sera la quatrième candidate de la primaire d’Europe Ecologie - Les Verts qui se tiendra en octobre La députée européenne du Sud-Est, poil à gratter de son parti, avait été l’une des premières, dès 2015, à réclamer cette primaire. Elle s’y présente comme « la candidate de l’authenticité, d’une écologie qui lie urgence sociale, environnementale et démocratique ».
Une combattante
Cofondatrice de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, Michèle Rivasi a aussi dirigé Greenpeace France de 2003 à 2004. Avant de rejoindre Europe Ecologie en 2009, elle avait siégé à l’Assemblée nationale comme députée apparentée socialiste de la Drôme, de 1997 à 2002. Se référant à son action lors du drame de Tchernobyl, Michèle Rivasi se revendique comme une candidate « de combat, du faire ». « Je veux, dit-elle, impliquer les gens pour trouver des solutions collectives, en dégageant une cohérence autour trois axes principaux : l’emploi, la sécurité et tout ce qui est lié au changement climatique, cela en m’appuyant sur la Déclaration des droits de l’homme. Quand des jeunes de quinze ans sont capables de tirer sur d’autres, cela m’interroge sur l’éducation à leur donner. On doit les sanctionner, évidemment, mais aussi réfléchir sur la façon de les intégrer dans la société, en n’apportant pas pour seule réponse une augmentation du nombre de policiers. »
« Relocaliser »
Concrètement, elle veut mettre la transition énergétique au service de l’emploi. « En Allemagne, la transition énergétique a contribué à 400 000 emplois. Il faut une vraie politique de rénovation de l’habitat, de développement des énergies renouvelables, favoriser les circuits courts en conservant des terres agricoles au lieu de bétonner. Nous devons relocaliser le travail. Y compris à l’échelle européenne : la directive sur les travailleurs détachés n’est pas admissible, car elle met en concurrence les salariés. J’ai horreur du mot compétitivité. Celle-ci se fait toujours au détriment des salariés. » L’eurodéputée drômoise ne semble en tout pas redouter une nouvelle cacophonie dans son parti. « Les quatre candidats sont dans un positionnement de partenaires, non d’adversaires. Il s’agit de permettre aux militants mais aussi à tous ceux qui le désirent de participer à cette primaire. On ne peut pas surfer sans arrêt sur la peur et la haine de l’autre. Nous devons construire un mieux-vivre ensemble. » 1. La primaire verte sera ouverte à tous à partir de 16 ans, y compris les étrangers établis sur le territoire. Le vote se déroulera par Internet et courrier. Pour voter, il faudra s’inscrire sur le site avant le 1er octobre et s’acquitter de la somme de 5 euros.