Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
TOP JOURNÉE, TOULON - BRIVE : -) Rien ne va déjà plus...
Les Toulonnais, auteurs d’un début de saison indigne de leur statut, font peine à voir. Et dire que se profilent de prochains rendez-vous compliqués. Ça promet !
L’ombre de Toulon. C’est ce que nous voyons depuis le début de cette saison calamiteuse. Insignifiants à Bayonne, heureux à Pau et pathétiques à Mayol contre Brive, samedi soir, les Rouge et Noir font peine à voir. Diego Dominguez qui fait son difficile apprentissage du rôle de manager à plein temps, découvre les affres du métier, lui qui n’a pas hésité à qualifier son équipe de «nulle» au soir de l’échec inattendu face aux «Brivistes qui n’ont rien volé », comme le soulignait amer mais lucide le président Boudjellal. Le patron du RCT n’hésitait pas à juger la prestation de ses salariés «pathétique». «Pour ma onzième année de président, ce match entre dans le top 3 des plus mauvais. C’est peut-être même le plus minable» confiait-il, visiblement excédé.
La mêlée malmenée
Sans entrer dans l’historique des mauvaises défaites, il est difficile de lui donner tort, tant les joueurs ont été médiocres. Seul Leigh Halfpenny est sorti du lot, la tête haute et le pied droit. Car pour le reste, c’est pitoyable. Il n’y a ni jeu, ni fond de jeu. La mêlée, qui était l’un des points forts de l’équipe par le passé, a été chahutée, bousculée, sanctionnée. Le secteur de la touche, irréprochable la semaine dernière dans le Béarn, n’a pas connu cette fois le même rayonnement. Le lancer pas droit d’Etrillard en fin de rencontre a été symptomatique des errements toulonnais tout au long de la rencontre, sans rythme ni ambition. Si, en deuxième ligne, Taofifenua a fait preuve de puissance, la troisième ligne, dans laquelle se démenait Fernandez Lobbe tentant de mettre de l’ordre dans le pack, s’est heurtée régulièrement à son vis-à-vis. À l’ouverture, François Trinh-Duc, associé à Eric Escande derrière la mêlée, est toujours à la recherche de repères et d’un bon rendement. L’international ne pèse pas encore sur le jeu toulonnais. C’est certainement une question de patience, qualité qui n’est pas le point fort de son président.
Derrière, seul Halfpenny
La ligne de trois-quarts n’est jamais parvenue à faire la différence, faute de pouvoir se faire convenablement plus de trois passes. Les ailiers de métier (Clerc et Carraro) étaient bien sûr le terrain. Mais ils ne se sont jamais montrés déterminants sur le peu de ballons qu’ils ont touchés. L’ancien Toulousain a commis quelques en-avant aussi inhabituels que pénalisants. La seule satisfaction est – fautil encore le souligner – la prestation du buteur gallois, qui n’a, depuis le début de la saison, pas raté un seul de ses 18 coups de pied. Série à suivre et surtout à poursuivre. Grâce à lui et malgré le fiasco, Toulon peut s’appuyer confortablement sur ce métronome, qui permet malgré tout de gagner des points de bonus défensif.
Un manque d’ambition?
Dans le jeu courant, on n’a encore rien vu. La machine à marquer des essais est en panne sèche. On ne voit pas la moindre envolée, ni réelles prises d’initiatives. Les Toulonnais semblent jouer avec le frein à main dans la tête. Avec 23 ballons perdus, dont 14 en-avant, il est difficile d’espérer réaliser un bon résultat. «C’est impossible», claquait, glaçant, un Diego Dominguez ulcéré. La confiance n’est pas là. Comment d’ailleurs pourraitil en être autrement? Juan Martin Fernandez Lobbe, considéré comme le cerveau de l’équipe, en perdrait la tête. Samedi soir, l’ancien capitaine des Pumas préférait éviter de parler à chaud pour ne pas que ses paroles dépassent sa pensée. L’Argentin ne cachait pas, pour autant, sa frustration au passage: «Je suis en colère.» Et si la solution passait par la colère de tout un groupe qui serait, pour cette fois, bonne conseillère?