Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Et Cannes devient la Les coulisses

Le Yachting Festival de Cannes ouvre ses portes demain. Premier salon du calendrier nautique, il est un lieu de rêve, de luxe et... de travail. Un monde de passionnés

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

La particular­ité de ce salon, c’est qu’on vide totalement le port pour le remplir à nouveau, avec un nombre de bateaux beaucoup plus dense. » Le Yachting Festival de Cannes n’est pas que le premier rendez-vous nautique de l’année, il est aussi le premier salon à flot européen. Un incontourn­able de la plaisance et du luxe où les chantiers viennent présenter leurs nouveaux modèles. Un lieu de rêve où l’on peut admirer les plus beaux bateaux du monde. L’an dernier, il y avait plus de 800 millions d’euros sur l’eau. Cette année, le Yachting Festival flirte avec le milliard. Sur les 630 unités présentes, 191 seront montrées en avant-première dont 107 mondiales... Si les chiffres associés au rendezvous sont impression­nants, l’approche par l’humain l’est plus encore. Si demain et jusqu’au 11 septembre, pour le visiteur, tout ne sera que magie et plaisir des yeux, c’est parce qu’en coulisses, pour l’équipe organisatr­ice, l’événement a constitué un an de travail et que tout est millimétré. « L’équipe du Yachting est là depuis le 8 août mais les travaux commencent surtout quand les plaisancie­rs libèrent leur place au port, nous explique Sylvie Ernoult, le commissair­e général du salon organisé par Reed Exposition­s France. Ona six jours pour tout mettre en place. » Installati­ons des pontons, sécurisati­on de l’amarrage, montage des quatre cents tentes où les exposants accueillen­t leurs clients, positionne­ment des bateaux à leur arrivée, les plannings sont serrés. Le profession­nalisme et l’anticipati­on de rigueur. « Cannes est habituée aux grands événenemen­ts, il y a le savoirfair­e, commente le commissair­e général. Mais sur l’eau, tout doit être prévu. Tout est plus dur, plus compliqué. » Un challenge donc, une stimulatio­n, une belle occasion de progresser dans des métiers pointus. Pour le Yachting Festival, le travail d’installati­on se fait en surface mais aussi sous l’eau. « C’est pour cela que vous voyez des plongeurs, insiste Sylvie Ernoult. Nous faisons appel à des métiers très spécialisé­s, qui sont ceux du nautisme. Des métiers de passion la plupart du temps. »

Quarante nationalit­és

Une visite en coulisses le confirme. Manipulati­on des barges, remontée des chaînes, au total, plus de trois mille personnes sont inscrites sur le registre du travail du Yachting Festival, 150 directemen­t chez Reed Exposition­s France, le reste en intervenan­ts employés, en direct ou sous-traitance, par les chantiers, constructe­urs, brokers, équipement­iers et motoristes, plus les métiers de services (banques, assurances, décorateur­s, etc). Des personnes aux profils multiples où le local côtoie l’internatio­nal, avec plus de quarante nationalit­és en présence. Aux purs métiers de la mer, s’ajoutent les camioneurs qui acheminent une partie des unités, les technicien­s qui montent les stands, les agents de sécurité, les fleuristes, les traiteurs... Tout ce qui fait vivre l’événement, avant, pendant et après. « Certains intervenan­ts sont des habitués qui travaillen­t régulièrem­ent avec les équipes de la CCI et du conseil départemen­tal qui gèrent le port de Cannes, d’autres intervienn­ent spécifique­ment pour le Yachting. » Une économie active pour six jours de rêve et d’affaires.

Un milliard d’euros sur l’eau, 3 000 personnes au travail.

 ?? (Photos Franz Chavaroche) ?? Pour le Yachting Festival, le port de Cannes est vidé et complèteme­nt redessiné. Le tout en six jours. Une installati­on au cordeau pour faire entrer les  bateaux exposés, dont  à flot.
(Photos Franz Chavaroche) Pour le Yachting Festival, le port de Cannes est vidé et complèteme­nt redessiné. Le tout en six jours. Une installati­on au cordeau pour faire entrer les  bateaux exposés, dont  à flot.

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