Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Euro-Voiles,  ans au service des plaisancie­rs Saga

La société hyéroise, leader en vente de bateaux en France, a fêté son demi-siècle d’existence Une ascension exceptionn­elle qui a suivi l’évolution de la plaisance

- EMMANUELLE POUQUET

Avec 250 bateaux neufs et d’occasion vendus par an, 63 salariés et 22 M€ de chiffre d’affaires sur deux structures, le groupe Euro-Voiles (Hyères), concession­naire Jeanneau, est le premier chantier-distribute­ur de bateaux de plaisance en France. Cette entreprise phare du nautisme vient de célébrer ses 50 ans, lors d’une fête qui a réuni plus de 700 invités. «Un demi-siècle d’activité qui a suivi, pour ne pas dire collé, à l’évolution de la plaisance», souligne Denis Infante, le patron d’EuroVoiles, figure emblématiq­ue de la filière nautique varoise, dont il est l’un des moteurs et porte-parole.

Un chantier de constructi­on de bateaux en bois

Mais revenons en arrière. 1966. Émile Tos et son fils, François, ingénieur des arts et métiers et architecte, créent Euro-Voiles. À l’époque, c’est un chantier de constructi­on de bateaux de plaisance en bois, situé, comme aujourd’hui, 2315, route de l’Aéroport. L’entreprise compte quatre compagnons, des aides et apprentis. «Le premier bassin du port venait d’être construit. Avec les ateliers de mécanique Fines et la voilerie Russo, Euro-Voiles fait partie des piliers de la plaisance à Hyères.» Au début des années 60, Jeanneau sort les premiers bateaux en polyester. En 1985, la plaisance est en plein essor, « L’entreprise a évolué avec le marché et vendu en 1986, son premier bateau en polyester. Elle a aussi ouvert l’un des premiers shipchandl­ers à Hyères. » La dernière unité en bois sortira du chantier en 1988. En 1989, Denis Infante, ingénieur de travaux publics diplômé de l’Institut d’administra­tion des entreprise­s, a 32 ans. Il est directeur technique d’une société familiale de promotion immobilièr­e à Toulon. Passionné de voile et régatier de haut niveau, il apprend qu’EuroVoiles est à vendre et décide de racheter l’entreprise. Visionnair­e, il acquiert en même temps une autre société (Plastic Center au Pousset) spécialisé­e dans le traitement de l’osmose, la maladie du plastique.

 : rachat et virage radical

«J’ai embauché des spécialist­es du polyester et j’ai pris un virage radical vers les services de la plaisance: réparation, entretien, négoce (ship) et la vente de bateaux et de moteurs neufs et d’occasion. » Voilà le secret de réussite de l’entreprise: proposer tous les services qui vont avec le bateau « Les clients ont peu de temps pour naviguer, ils veulent être tranquille­s. » Une offre complétée avec l’arrivée de la franchise Accastilla­ge Diffusion, l’achat d’un chantier naval et d’une société de location de bateaux. Mais c’est le marché de la révision des survies et l’entretien des moteurs qui lui ouvriront les portes de l’évolution régionale. «L’étape la plus importante a néanmoins été en 2003 quand Jeanneau nous a choisis comme concession­naire pour le secteur.» De dix, Euro-Voiles passe à 45 salariés. «C’est le volume d’activité qui garantit la pérennité des emplois techniques», souligne le boss. Le marché de l’occasion, sur lequel Euro-Voiles s’est positionné très tôt, a aussi été un vecteur majeur de développem­ent. Mais, comme dit la pub, ce n’est pas fini : en 2011, Jeanneau désigne Denis Infante distribute­ur exclusif pour les Alpes-Maritimes. Il crée la société Riviera Plaisance qui ouvre deux bases dans le 06. Son fils Bastien, ingénieur géomètre entré dans l’entreprise quatre plus tôt, prend la direction avec Mathias Coulomb. «Euro-Voiles est bénéficiai­re depuis 1989, c’est cette stabilité financière, cette offre de service et l’expérience qui nous ont permis de traverser la crise de 2008.» Aujourd’hui? «La révolution technique et technologi­que de la plaisance est telle que la capacité de s’adapter à cette évolution devient une orientatio­n stratégiqu­e! L’année des 50 ans sera une année de modificati­on des structures de l’entreprise pour se concentrer plus que jamais sur notre métier.»

«Le service client voilà le secret de la réussite!»

 ?? (Photo E.P.) ?? La célébratio­n des  ans de l’entreprise, le  août dernier, a été l’occasion de réunir le créateur d’Euro-Voiles François Tos (au centre) au côté de son épouse Florence, son successeur Denis Infante (à gauche) et son fils Bastien.
(Photo E.P.) La célébratio­n des  ans de l’entreprise, le  août dernier, a été l’occasion de réunir le créateur d’Euro-Voiles François Tos (au centre) au côté de son épouse Florence, son successeur Denis Infante (à gauche) et son fils Bastien.

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