Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
Il tente une grève de la fin en haut d’une grue
Ismaël Boudjekada a mobilisé hier matin tout un déploiement de forces de l’ordre. Il exigeait un rendez-vous avec Laurent Fabius pour effacer sa condamnation à trois ans d’inégibilité
La compagnie de gendarmerie de Gassin Saint-Tropez, le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG), la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), les négociateurs, les réservistes opérationnels, la police municipale et même... le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) déposé en hélico ! A défaut d’avoir obtenu gain de cause, Ismaël Boudjekada peut s’enorgueillir d’avoir suscité un grand remue-ménage dans le quartier tropézien de SainteAnne, bouclé durant près de cinq heures. Originaire du Doubs, mais employé saisonnier comme serveur depuis un mois à l’hôtel cossu Villa Belrose de Gassin, le candidat à l’élection présidentielle de 2017 (lire ci-contre) avait donc choisi Saint-Tropez pour manifester son désir de communication et pour tenter de faire entendre sa quête contre son inégibilité.
Grève de la faim
Au petit matin, il avait escaladé une clôture et pénétré dans l’enceinte d’un chantier immobilier privé situé à quelques centaines de mètres de la chapelle Sainte-Anne. Puis, il avait entrepris l’escalade d’une grue, muni d’une seule banderole qu’il entendait déployer au vent. Pas de ravitaillement avec lui puisqu’il avait décidé d’entamer une grève de la faim et de la soif tout là-haut, afin d’alerter l’opinion publique dès le lever du jour... Ce sont surtout les forces de l’ordre qu’il a attiré! « Déclenchés » à 8 h 20, les gendarmes de la brigade territoriale de Saint-Tropez sont arrivés sur place les premiers, après avoir alerté la compagnie de Gassin. Sous les ordres du capitaine Marianne Richard, adjoint au commandant de compagnie, un important dispositif s’est alors déployé. Un barrage filtrant a été mis en place par la police municipale dès la cave coopérative, tandis que les éléments du PSIG interdisaient toute circulation, même aux riverains, aux alentours du chantier. Du haut son repère, Ismaël Boudjekada surveillait les opérations, mais ne pouvait déployer sa banderole revendicative, contrarié qu’il était par la puissance d’un mistral de plus en plus fort au fil des heures. À 11h40, le premier des deux négociateurs est arrivé, suivi du second , tandis qu’un hélico bleu survolait le site avant de déposer plus loin deux éléments du PGHM de Jausiers (04). Quelques dizaines de minutes plus tard Ismaël Boudjekada était interpellé en douceur sur son nid d’aigle, puis raccompagné vers le sol avant d’être conduit en garde-à-vue (lire ci-contre)...