Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

« Les ruelles de Fréjus, c'est trafic de drogue et d’armes. Les dealers font leur loi », racontent des Fréjusiens

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Interrogés, les Fréjusiens avouent leur sentiment d’insécurité : «Ily a quinze ans en arrière, ce n’était pas comme ça, affirme Annick Maintenant, c’est de pire en pire. Les ruelles sont mal fréquentée­s et il n’y a pas assez de surveillan­ce. L’insécurité monte ». Un peu plus loin, Pierre, résidant de la rue des Potiers confirme : « Ces ruelles, c’est l’enfer, trafic de drogue et d’armes. Les dealers font leur loi. Ils insultent les gens dès qu’ils sortent de chez eux, les harcèlent, profèrent des menaces de mort, et finalement, les propriétai­res vendent pour une bouchée de pain leur logement pour s’enfuir. Mais ils perdent de l’argent. On est en train de se faire chasser. Moi-même, j’ai été agressé plusieurs fois, j’ai porté plainte. On a tué mon chat à coup de batte. » La mort de Moïse est sur toutes les lèvres et les habitants du centre-ville avouent leur désarroi face à des « délinquant­s qui ne travaillen­t pas. Ils touchent le RSA et trafiquent la drogue à côté. Ils se croient tout permis, sont violents et agressifs. Rue Groecinus, il n’y a que des dealers. On ne peut plus sortir, on se fait cracher dessus. Après, il ne faut pas s’étonner que le centre-ville soit mort. »

Tout monde appréciait Moïse, qualifié de poli et gentil Dans le centre, les Fréjusiens connaissai­ent bien Moïse, décrit par tous comme un jeune homme très poli et gentil : « Il demandait de mes nouvelles tout le temps car il savait que j’ai une grave maladie. Il me raccompagn­ait jusqu’à ma porte. Sa mort est affreuse, ça me bouleverse profondéme­nt. Ce n’est pas normal de se faire tuer comme ça, si facilement ». La responsabl­e d’Encas d’envies était de ses amis : « Il avait pas mal d’amis. Mais ce soir-là, il était seul. C’était quelqu’un d’attachant, tout le monde le connaissai­t car il était agréable avec tout le monde. Il était généreux et gentil. On était ami depuis quatre ans, il venait parfois avec son petit garçon. Il n’avait pas de problème. Comment on peut mourir comme ça, sans raison ? On se fait tuer pour un oui, pour un non maintenant!» Moïse fréquentai­t quotidienn­ement le bar-tabac du marché. Les consommate­urs le connaissai­ent bien et l’appréciaie­nt : « C’était un habitué. On se faisait la bise tous les jours. Il ne buvait jamais d’alcool, que des jus de fruits et du sirop d’orgeat. On pouvait discuter de tout. C’est malheureux et pas normal, ça ne devrait pas arriver. Quoi, perdre la vie pour quelques insultes ! Il était comme tout le monde. Il y a vraiment de quoi se poser des questions. » Le patron du tabac a travaillé  ans dans un bar à Marseille... Et il dit : « Je suis content d’être à Fréjus, c’est paisible. Il n’y a jamais rien de grave. De tout l’été, ça a été d’un calme absolu. Fréjus, c’est très paisible… enfin habituelle­ment!» 1. Les prénom sont été changés pour que les témoins puissent garder leur anonymat.

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Moïse a été assassiné à l’angle de la rue Montgolfie­r et de la rue Jean-Jaurès, en face du bar-tabac du marché et de « Encas d’envies» qu’il aimait fréquenter.

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