Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
L’heure du bilan
François Hollande s’ est-il trompé de politique économique? Manifestementles Français le pensent, qui portent un regard cruel sur le bilan du quinquennat. Pour des raisonsd’ ailleurs différentes et même contradictoires, comme en attestent les réquisitoires, diamétralementopposés, dressés parla gauche de la gauche d’ un coté, les Républicains de l’ autre. Politique trop à droite, clairement libérale, pour les premiers, qui dénoncent un alignement sur lesthè ses du Me defe tune sou mission au diktat a us té ritaire imposé par Bruxelles et Berlin. Politique trop à gauche, indécrottable ment socialiste pour les seconds, qui fustigent le matraquage fis cal et le laxisme budgétaire. Et les experts, qu’ en disent-ils? On saura gré aux économistes del’ Observatoire français des conjonctures économiques (O F CE) de donner une vision plus nuancée. Sous le titre « Le Quinquennat de François Hollande: enlisement ou rétablissement », l’ étude pub liée hier tente de faire la part de ce qui a marché et de ce qui a échoué. Un tableau entre gris clair et gris foncé. Qui acte le début d’ un redressement« coûteux mais réel»… et bien tardif. Pointe cruelle ment le décrochage avec l’économie allemande. Et en résumé,bout des lèvres que « la France montre depuis quelques mois des signes de reprise,taux de chômage élevé et des finances publiques retrouvant péniblement le chemin de l’ équilibre ». Un examinateur dirait: «En progrès, peut mieux faire. » Le débat entre économistes est loin d’ être tranché. Autant d’ écoles, autant d’ avis. Mais celui de l’O F CE( plutôt classé à gauche) permet de mieux comprendre pourquoi la politiquemenée, avec son double objectif de rétablissement des comptes publics et de baisse du coût du travail, a longtemps donné si peu de résultats, pour un coût politique aussi lourd. C’ est que les hausses d’ impôts massives de (+ milliards, dont décidés parla majorité précédente) ont eu un impact négatif immédiat sur la croissance. Tandis quelcompétitivité( CI CE et pacte de responsabilité, dis positifs ciblés, et à effet retard) n’ a commencé à produire ses effets enfin de mandat. En voulant à la fois réduire les déficits publics et a baisser les prélèvements sur les entreprises, leest mis une double contrainte sur le dos. A défaut de laisser filer les déficits( ce que réclamait sa gauche) ou de sabrer massive ment dans la dépense publique (ce que prometla droite ), il n’ avait d’ autre choix que de faire payer les particuliers. Selon l’O F CE, sur l’ ensemble du quinquennat, les entreprise sont vu leurs taxes et impôts diminuer de an, tandis que les ménage sont vu les leurs milliards. Pour soigner sa popularité, on a vu mieux. De la politique économique de Hollande, toute d’ avancées et de reculs, d’ audace set d’ habiletés, et toujours obsédée parce souci de la synthèse qui est sa marque, et parfois le masque des on in décision, on peut dire tout et son contraire. Qu’ il a bousculé les dogmes de la gauche sans oser franchir le gué. Qu’ il a réussi à réduire les déficits, mais bien moins que promis. Qu’ il a fini par in verser la courbe du chômage, mais bien trop tard. Qu’ il a commencé à baisser les prélèvements obligatoires après les avoir beaucoup augmentés. Le point le plus positif des on bilan? La reconstitution des marges des entreprises… Ce n’est pas exactement là que son électorat l’ attendait. Aurait-il été possible d’ aller plus vite et plus loin ?« Si l’on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureusement, on a fait beaucoup de choses à moitié !», dit Emmanuel Macron. Comment diable ces deux hommesont-ilsputravailler ensemble si longtemps?
« Comment diable Hollande et Macron ontils pu travailler ensemble si longtemps? »