Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

L’heure du bilan

- Par CLAUDE WEILL

François Hollande s’ est-il trompé de politique économique? Manifestem­entles Français le pensent, qui portent un regard cruel sur le bilan du quinquenna­t. Pour des raisonsd’ ailleurs différente­s et même contradict­oires, comme en attestent les réquisitoi­res, diamétrale­mentopposé­s, dressés parla gauche de la gauche d’ un coté, les Républicai­ns de l’ autre. Politique trop à droite, clairement libérale, pour les premiers, qui dénoncent un alignement sur lesthè ses du Me defe tune sou mission au diktat a us té ritaire imposé par Bruxelles et Berlin. Politique trop à gauche, indécrotta­ble ment socialiste pour les seconds, qui fustigent le matraquage fis cal et le laxisme budgétaire. Et les experts, qu’ en disent-ils? On saura gré aux économiste­s del’ Observatoi­re français des conjonctur­es économique­s (O F CE) de donner une vision plus nuancée. Sous le titre « Le Quinquenna­t de François Hollande: enlisement ou rétablisse­ment », l’ étude pub liée hier tente de faire la part de ce qui a marché et de ce qui a échoué. Un tableau entre gris clair et gris foncé. Qui acte le début d’ un redresseme­nt« coûteux mais réel»… et bien tardif. Pointe cruelle ment le décrochage avec l’économie allemande. Et en résumé,bout des lèvres que « la France montre depuis quelques mois des signes de reprise,taux de chômage élevé et des finances publiques retrouvant péniblemen­t le chemin de l’ équilibre ». Un examinateu­r dirait: «En progrès, peut mieux faire. » Le débat entre économiste­s est loin d’ être tranché. Autant d’ écoles, autant d’ avis. Mais celui de l’O F CE( plutôt classé à gauche) permet de mieux comprendre pourquoi la politiquem­enée, avec son double objectif de rétablisse­ment des comptes publics et de baisse du coût du travail, a longtemps donné si peu de résultats, pour un coût politique aussi lourd. C’ est que les hausses d’ impôts massives de (+ milliards, dont décidés parla majorité précédente) ont eu un impact négatif immédiat sur la croissance. Tandis quelcompét­itivité( CI CE et pacte de responsabi­lité, dis positifs ciblés, et à effet retard) n’ a commencé à produire ses effets enfin de mandat. En voulant à la fois réduire les déficits publics et a baisser les prélèvemen­ts sur les entreprise­s, leest mis une double contrainte sur le dos. A défaut de laisser filer les déficits( ce que réclamait sa gauche) ou de sabrer massive ment dans la dépense publique (ce que prometla droite ), il n’ avait d’ autre choix que de faire payer les particulie­rs. Selon l’O F CE, sur l’ ensemble du quinquenna­t, les entreprise sont vu leurs taxes et impôts diminuer de an, tandis que les ménage sont vu les leurs milliards. Pour soigner sa popularité, on a vu mieux. De la politique économique de Hollande, toute d’ avancées et de reculs, d’ audace set d’ habiletés, et toujours obsédée parce souci de la synthèse qui est sa marque, et parfois le masque des on in décision, on peut dire tout et son contraire. Qu’ il a bousculé les dogmes de la gauche sans oser franchir le gué. Qu’ il a réussi à réduire les déficits, mais bien moins que promis. Qu’ il a fini par in verser la courbe du chômage, mais bien trop tard. Qu’ il a commencé à baisser les prélèvemen­ts obligatoir­es après les avoir beaucoup augmentés. Le point le plus positif des on bilan? La reconstitu­tion des marges des entreprise­s… Ce n’est pas exactement là que son électorat l’ attendait. Aurait-il été possible d’ aller plus vite et plus loin ?« Si l’on veut réussir, on ne peut pas faire les choses à moitié et, malheureus­ement, on a fait beaucoup de choses à moitié !», dit Emmanuel Macron. Comment diable ces deux hommesont-ilsputrava­iller ensemble si longtemps?

« Comment diable Hollande et Macron ontils pu travailler ensemble si longtemps? »

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