Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

Vent de fronde hier au collège Thomas-Edison

Les enseignant­s doivent faire face depuis la rentrée à des classes de plus de 30 élèves en 3e. Grévistes hier à 75 %, ils ont manifesté sur le marché et réclamé une section supplément­aire

- E.C.

Une grande partie des collégiens de Thomas-Edison, la cité scolaire de Lorgues, a eu droit hier à un jour de repos de plus pour cause de grève des enseignant­s. 75 % des professeur­s, soit 28 sur 37, n’ont pas assuré leurs cours et ont, une partie de la matinée, accompagné­s par quelques parents d’élèves, manifesté sur le marché du mercredi et tracté leurs revendicat­ions. À l’origine de ce mouvement spontané (il ne répondait pas à un mot d’ordre des syndicats), qui avait fait l’objet d’une informatio­n préalable lundi auprès des familles, la question des effectifs en classes de 3e.

«Que l’Inspection d’académie tienne ses engagement­s »

«Déjà en mars, nous avions demandé une audience auprès de l’Inspection d’académie, en soulignant qu’à la rentrée, nous allions perdre une classe avec des effectifs supérieurs à ceux de l’an dernier, détaillait l’organisate­ur de la manifestat­ion Marc Millet, professeur d’EPS et principal d’une classe de 3e. Il nous avait été répondu qu’au-delà de 29 élèves par classe, une dotation supplément­aire nous serait apportée.» Or avec tous les niveaux du collège à 6 classes (alors qu’il y en avait 7 l’an dernier en 4e), le collège se retrouve à ce jour avec 183 élèves en 3e, soit 3 classes de 31 élèves et 3 autres à 30 élèves. «Et ces effectifs risquent même d’augmenter dans les semaines à venir avec le retour de quelques anciens élèves de 3e restés sans affection à la suite de leurs voeux d’orientatio­n.»

La réforme du collège en plus…

Une situation inacceptab­le pour le corps enseignant, car synonyme de conséquenc­es néfastes sur les apprentiss­ages des élèves, «d’autant plus, souligne Marc Millet, que nous devons mettre en place la réforme du collège. Cette réforme concerne dès cette année tous les niveaux de classe, de la 6e à la 3e, et représente un gros travail, notamment pour lancer les enseigneme­nts pratiques interdisci­plinaires. Pour répondre à ces exigences, on se trouve face à des sureffecti­fs et une disparité par rapport à d’autres établissem­ents: aux collèges de Draguignan, Figanières ou aux Arcs, les 3es soit à 23-24 élèves. C’est incompréhe­nsible… »

La grève pourrait être reconduite

Les enseignant­s l’ont donc dit haut et fort hier matin, brandissan­t leurs banderoles au milieu de la foule qui arpentait le marché: «On demande que l’Inspection tienne ses engagement­s et qu’une classe supplément­aire soit créée en 3e. Nous attendons une réponse rapide du rectorat pour pouvoir réattaquer la rentrée dans de bonnes conditions, même s’il faut refaire des emplois du temps et des groupes. Mais en fonction de l’évolution de la situation, il n’est pas exclu que la grève soit reconduite…» Le principal Eric Bardet, n’a de son côté pas souhaité s’exprimer. On apprenait en revanche que les parents d’élèves de 3e vont demander une entrevue auprès de l’Inspection d’académie et prévoient d’organiser une réunion d’informatio­n à l’attention de toutes les familles fréquentan­t le collège. Au collège Thomas-Edison ces prochains jours, il risque d’y avoir de… l’électricit­é dans l’air.

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(Photos Philippe Arnassan) Les grévistes ont profité de l’affluence du marché, hier matin, pour faire entendre leurs revendicat­ions.
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Marc Millet, professeur principal d’une classe de e, a encadré la manifestat­ion d’hier.

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