Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)
HervéMorin:«Cen’estpasà unhommeseuldedécider»
Il y a plus que jamais de l’eau dans le gaz à l’UDI. Hervé Morin l’avoue luimême, « les germes de l’éclatement sont introduits ». Le président du Nouveau Centre et de la région Normandie n’a pas avalé que Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, fasse un appel du pied plus qu’appuyé à Emmanuel Macron, à peine ce dernier avaitil quitté le gouvernement.
Pour vous, envisager de discuter avec Macron, c’est une faute? Oui. On ne peut pas être inscrit dans une perspective d’alliance avec Les Républicains et, dans le même temps, dire qu’on pourrait faire cause commune à la présidentielle avec Emmanuel Macron, qui lui-même proposera une offre alternative au candidat issu de la primaire.
Jean-Christophe Lagarde espère une recomposition. Vous n’y croyez pas ? Si. Mais la recomposition à laquelle j’aspire, c’est celle qui pourra avoir lieu au soir du premier tour de la présidentielle. C’est-à-dire que vous aurez un homme qui se retrouvera face à Marine Le Pen et qui décidera d’ouvrir la reconstruction politique en associant les modernes de gauche et de droite pour ébaucher une majorité. Cela ne peut toutefois intervenir qu’au soir du premier tour. Avant, il faut bien choisir un candidat. Et vous ne pouvez pas discuter d’un contrat de législature et d’investitures, et dire que cela pourrait se faire soit avec un mec de gauche, soit avec un mec de droite, ce n’est pas possible.
En mars, vos adhérents se sont prononcés aux deux-tiers contre une présence à la primaire de la droite. L’UDI doit-elle alors avoir son propre candidat à la présidentielle ? Ça, c’est un autre choix. Mais avoir un candidat de l’UDI, dont la notoriété serait faible et qui n’aurait pas d’existence politique, ça me paraît compliqué. Le seul qui pouvait être légitime, c’est Jean-Louis Borloo. Après, qui peut l’être?
Vous-même ne l’envisagez pas ? Non. Moi, je suis président de la région Normandie et c’est une hypothèse que j’écarte totalement.
Vous plaidez pour une logique de partenariat avec Les Républicains ? En tout cas, si on changeait de partenariat, cela devrait être tranché dans nos instances, ce n’est pas à un homme seul de décider. Si l’UDI choisissait de faire cause commune avec Macron, chacun prendrait alors ses responsabilités…