Var-Matin (Fréjus / Saint-Raphaël)

On ne touche pas aux classiques !

- C..C.

BEN HUR

De Timur Bekmambeto­v. Avec Jack Huston, Morgan Freeman, Toby Kebbell. Durée: h. Genre : péplum. Notre avis

L’histoire

Bon prince, Judah Ben-Hur est accusé à tort de trahison par Messala (Toby Kebbell), son frère adoptif, officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est envoyé aux galères. Après des années d’esclavage, il réussit à revenir sur sa terre natale dans le but de se venger…

Notre avis

Il est toujours délicat de toucher à des classiques qui ont marqué leur époque. Ridley Scott l’avait appris à ses dépens en remakant Les Dix Commandeme­nts lors d’un Exodus honorable mais en aucun cas mémorable. Aujourd’hui c’est au tour de Timur Berkmambet­ov de réitérer cette erreur… en pire. Au point que la différence avec le Ben-Hur porté en 1960 par Charlton Heston est abyssale… L’auteur du risible Abraham Lincoln: chasseur de vampires réduit le péplum biblique à un simple mix d’action et de scènes kitchs, en parsemant le tout d’un propos religieux naïf. Pour sa défense, on notera la volonté de s’appuyer sur un rythme plutôt enlevé, qui, revers de la médaille, l’oblige à multiplier les raccourcis et à sacrifier les liens entre ses personnage­s, à commencer par la relation, centrale, entre les deux frères. Trop vite séparés sans qu’on ressente leur vécu, leur animosité future ne se ressent que dans leur condition de juif et de romain. Le gentil conduit des chevaux blancs et a pour coach un Morgan Freeman en dreadlocks, le méchant martyrise ses purs sangs noirs. Difficile d’être plus manichéen. Sans les dévoiler, les miracles finaux laissent de marbre et sont au niveau des piètres apparition­s du Christ. On en vient même à être gêné à chaque apparition de Rodrigo Santoro… Servi par des dialogues du même acabit – sans compter qu’à Jérusalem, une fois de plus, tout le monde parle anglais dans la version originale –, ce cru 2016 se contente du minimum syndical en termes de rendu 3D. On admettra que l’attaque du bateau est plutôt spectacula­ire et que la course de chars, bien que sans surprises, est rondement bien menée. Or, Ben Hur ne se limite pas à ces deux scènes… Insuffisan­t, donc.

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